D 57.9.1
Retable de la Trinité
Selon Charles Sterling (juin 1967), le paysage serait d’une autre main que celle de l’auteur de la partie supérieure. Selon Rafael Cornedulla (texte de 2004), le maître de Canapost pourrait se confondre avec le maître de la Seu d’Urgell, jusqu’ici considérés comme deux artistes distincts. Il propose alors de dénommer ce seul et même maître : le Maître de la Loge de Mer de Perpignan.
masculin
maître de la Loge de Mer de Perpignan (Cornudella Rafael, 2004) maître de Canapost (Chandler Post R., 1930). Attribution reprise par Durliat Marcel, 1954.
1489
gothique
H. 371,5 cm ; l. 221,5 cm ; E. 20 cm ; Vol. 1,6457 (manquent la partie supérieure et les panneaux latéraux)
inscription
inscription rédigée en catalan placée entre la prédelle et la partie supérieure du retable : “En lany M.CCC.LXXXVIIII fou fet lo present retaule estant consols de mar los honorables mosen Frances Pinya burges he Johan Garau mercader de la present vila de Perpinya.” traduction : “En l’an 1489 fut fait le présent retable, étant Consuls de Mer Monsieur François Pinya, bourgeois, et Monsieur Jean Garau, marchand de la présente ville de Perpignan.”
Le Retable de la Trinité provient de l'ancienne chapelle de la Loge de Mer à Perpignan. Il est l'expression de la puissance commerciale de Perpignan qui rivalise alors avec les autres grands ports de la Couronne d'Aragon, comme Barcelone, Majorque et Valence. Sachant que le Consulat de Mer de Perpignan fut créé en 1388, ce n'est peut être pas le fruit du hasard si l'imposant retable a été peint en 1489, comme le mentionne l'inscription en catalan. Le retable a donc été réalisé durant l'occupation française, mais après que le roi Charles VIII (1483-1498) eut rétabli les coutumes et privilèges traditionnels, assouplissant de ce fait les très dures conditions imposées aux catalans du nord par son prédécesseur, le roi Louis XI (1461-1483). Au centre est représentée la Trinité dans une mandorle éclatante. Tout autour, douze personnages bibliques présentent chacun un phylactère dans lequel est inscrit un précepte extrait des Ecritures et faisant tous référence à la Justice, celle rendue par les consuls de mer alors en charge de résoudre les conflits dans leur juridiction de commerce. Sur la prédelle est représentée une Loge évoquant la Loge de Mer de Perpignan. De la même façon, la ville portuaire peut évoquer Collioure, malgré l'aspect nordique et peu méditerranéen des bâtiments.
Manquent la partie supérieure et les panneaux latéraux habituellement consacrés à la vie et aux miracles des saints.
oeuvre créée pour orner une chapelle attenante à la Loge de Mer (Perpignan). Chapelle détruite au XVIIIe siècle par le maréchal de Mailly, gouverne du Roussillon, qui transforme cette chapelle en salle de fêtes. Transfert du retable en 1751 à l'église saint Jacques (Perpignan). Le 20 octobre 1845, le maire de Perpignan, sûrement sur les conseils de M. Blanquer, écrit aux Marguilliers de Saint-Jacques pour les prier de remettre ce tableau au musée. Le 2 novembre 1845, les Marguilliers opposent un refus à la demande du maire : c'est dans les églises que se trouvent les chef-d'oeuvres de l'art.
chapelle attenante à l'ancienne Loge de Mer, Perpignan (lieu d'utilisation)
Oeuvre créée pour orner une chapelle attenante à la Loge de Mer (Perpignan). Chapelle détruite au XVIII° s par le maréchal de Mailly, gouverne du Roussillon, qui transforme cette chapelle en salle de fêtes. Transfert du retable en 1751 à l’église saint Jacques (Perpignan). le 20 octobre 1845, le maire de Perpignan, sûrement sur les conseils de M. Blanquer, écrit aux Marguilliers de Saint-Jacques pour les prier de remettre ce tableau au musée. Le 2 novembre 1845, les Marguilliers opposent un refus à la demande du maire : "c'est dans les églises que se trouvent les chef-d'oeuvres de l'art."
propriété privée personne morale, Perpignan, paroisse St Jacques (Perpignan)
Perpignan, musée Hyacinthe Rigaud
1957
église Saint-Jacques
Durliat Marcel, Arts anciens du Roussillon, Perpignan, Conseil Général des Pyrénées Orientales, 1954 ; guide catalogue du musée des beaux-arts Hyacinthe Rigaud, Perpignan, couverture ; Valaison Marie-Claude et Carbonell-Lamothe Y., Le retable peint de la Trintié de la Loge de Mer de Perpignan ou la Justice sous l’oeil de Dieu, Perpignan, ville de Perpignan, 1991 ; Lara Ortega Salvador (sous la direction de), La Lonja, un monumento del II para el III milenio, Valence, Ajuntament de Valencia et Fundacio Valencia III milenio, 2000 ; Cornudella Rafael, "El Mestre de la Llotja de Mar de Perpinyà (àlies Mestre de Canapost ; àlies Mestre de la Seu d’Urgell)", Locus Amoenus, 2004