820.1.1
Portrait d’Emmanuel Théodose de La Tour d’Auvergne (1643-1715), cardinal de Bouillon
Perpignan, 1659 ; Paris, 1753
masculin
France
1707-1709, 1740-1741
Baroque
H. 247 cm ; l. 217 cm (sans cadre) ; H. 304 cm ; l. 247 cm ; P. 12 cm (avec cadre)
signé, daté, inscription
Signé et daté en bas à droite : "Fait par Hyacinthe / Rigaud Chevalier / de Saint Michel, 1709", la tête peinte sur une petite toile indépendante marouflée sur la grande ; le cadre porte deux cartouches sur lesquels a été reprise la lettre de la gravure de Preisler.
Le cardinal est assis sur un trône élevé de quelques degrés. Il est vu de face, il tourne un peu la tête vers une grande croix rayonnante placée à côté de lui contre un mur. D’une main il s’appuie sur le marteau, de l’autre il salue avec la barrette. Il est presque entièrement enveloppé d’un grand manteau rougeâtre qui vient, à droite, jusqu’au devant du tableau. A gauche sont deux génies : l’un est un enfant, il porte la truelle ; l’autre est un adolescent et il jette des médailles qu’un coffret renferme devant lui. Ces deux génies sont demi-nus, et la draperie qu’ils ont autour du corps est blanche pour le premier, d’un brun doré pour le second. Au fond, on voit le ciel entre deux pilastres, sous un rideau relevé.
Bénéficiant de la confiance de Louis XIV, Emmanuel Théodose de La Tour d'Auvergne est élevé au rang de cardinal et envoyé à Rome pour représenter le souverain lors de la cérémonie d'ouverture de la Porte Sainte de la basilique Saint(Pierre qu'il préside à la place du pape, malade. Mais il se compromet par son indiscipline et désobéit, ce qui lui vaut d'être rappelé et exilé à Rouen. C'est alors qu'il commande à Rigaud son portrait, aussi spectaculaire que sa disgrâce est éclatante. L'artiste interrompt son travail en constatant que son modèle est incapable de payer. C'est finalement son héritier qui finance trente ans plus tard l'achèvement de l'œuvre.
commande, oeuvre en rapport, reproduit en gravure
propriété de la commune, achat, Perpignan, musée Hyacinthe Rigaud
1820
Peint pour l'essentiel entre juillet 1707 et février 1708, poursuivi jusqu'en 1709, terminé vers 1740-1741 ; collection Henri Oswald de La Tour d'Auvergne (1671-1747), cardinal d'Auvergne, 1741-22 avril 1747 ; collection Charles Godefroy de La Tour (1706-1771), duc de Bouillon, 1747-1771 ; collection Jean-Baptiste Pierre Lebrun (1748-1813) ; sa vente, Paris, 23 mai 1814 et jours suivants, lot 135 ; collection Jacques-Philippe Voïart (1756-1842), commissaire aux vivres, peintre et amateur d'art, Choisy-le-Roi, 1817 ; proposition faite par le genre de Voïart, l'érudit catalaniste Joseph Tastu (1787-1849), imprimeur-libraire à Perpignan, par une lettre du 28 octobre 1817, de vendre au département des Pyrénées-Orientales plusieurs tableaux de Rigaud appartenant à son beau-père dont le portrait du cardinal de Bouillon ; acquis en 1820 pour 6 000 francs (avec l'Autoportrait dit au cordon noir) par le marquis Emmanuel-Ferdinand de Villeneuve Bargemon (1777-1835), préfet des Pyrénées-Orientales (1818-1822) pour le musée d'art Hyacinthe Rigaud.
"Rigaud intime", Perpignan, musée d'art Hyacinthe Rigaud, 24 juin-30 septembre 2009. "Portraits en majesté : François de Troy, Hyacinthe Rigaud, Nicolas de Largillierre", Perpignan, musée d'art Hyacinthe Rigaud, 26 juin-7 novembre 2021.
Ariane James-Sarazin, "Rigaud intime", Perpignan, musée d'art Hyacinthe Rigaud, 24 juin-30 septembre 2009, cat. 2. Ariane James-Sarazin, "Au service de Dieu", Portraits en majesté : François de Troy, Hyacinthe Rigaud, Nicolas de Largillierre, Perpignan, musée d'art Hyacinthe Rigaud, 26 juin-7 novembre 2021, p. 170, cat. 48.