91.2.21
Costume d'académicien d'Alexandre Dumas Fils
1874
L'habit d'académicien, qui n'est porté qu'à l'occasion des séances solennelles sous la Coupole et au cours de quelques cérémonies de prestige, a été donné aux académiciens par Bonaparte, Premier Consul, dans un arrêté du 13 mars 1801. ' L'habit vert ' symbolisait deux choses : la place occupée par les académiciens dans la hiérarchie de l'état - tous les fonctionnaires portaient alors un uniforme - et l'unité de l'Institut de France. Cet habit est complété par une épée, offerte à l'académicien par ses amis, réunis dans un ' comité de l'épée ', au cours d'une cérémonie privée. Au début du XIXe siècle, les épées étaient sur le modèle de celles de l'Institut d'égypte. Aujourd'hui, elles sont précieuse et ornées de symboles rappelant la vie de son possesseur. Bien que désuet et critiqué par certains membres de l'Institut, le port de l'habit et de l'épée est un signe distinctif fortement ancré dans l'imaginaire de la Nation française, un ' lieu de mémoire '.L'habit fait l'académicien Réuni le 5 vendémiaire an IX, l'Institut demanda officiellement un costume simple et décent. Le 13 mai 1801, Bonaparte approuva le grand costume - habit, gilet ou veste, culotte ou pantalon noirs, brodés en plein d'une branche d'olivier en soie vert foncé, chapeau à la française - et le petit costume - n'ayant de broderie qu'au collet et aux parements de la manche avec une baguette sur le bord de l'habit -, lequel tomba rapidement en désuétude. L'auteur dramatique Henri Lavedan a évoqué avec esprit l'adoption de ce vert particulier, ' savant et pédagogique, acide et rigide. Ce vert d'abat-jour, de drap de bureau et de reliure de dictionnaire [...], nous ne pouvions pas y échapper ! Quelle autre couleur, en effet, eût conçu l'audace de lui disputer la palme ? '. En fait, le vert originel, dont l'échantillon est conservé aux Archives nationales, a subi bien des outrages. Lavedan faisait déjà remarquer que chacun choisissait la nuance correspondant à son caractère. Aujourd'hui, les variantes sont multiples et les broderies elles-mêmes vont du jaune au bleu en passant par toute la gamme des verts. Quant à l'habit, il était peu confortable. Et il l'est resté, malgré ses transformations. Le peintre Paul Delaroche, soucieux des courants d'air, y ajouta une cape. Le frac a remplacé la redingote, le jabot s'est transformé en plastron et cravate blanche, la culotte a fait place au pantalon, Hugo inaugurant cette mode, et le drap bleu foncé s'est substitué au noir. Le bicorne, quant à lui, s'est maintenu. Une fois en possession du vêtement convoité, l'académicien, qui est tenu de le porter en principe pour les séances solennelles, l'arbore avec des sentiments divers, de la gêne de porter l'uniforme pour certains, à la joie et à la fierté pour d'autres d'être parvenus au sommet du cursus honorum et de le signifier vestimentairement, comme Jean Cocteau, après son élection, le confiait à Édouard Bonnefous
Alexandre Dumas fils fut élu le 29 janvier 1874 en remplacement de Pierre-Antoine Lebrun, par 22 voix contre 11. Victor Hugo, absent de l'Académie depuis 1851, y fit sa rentrée pour voter pour Alexandre Dumas Fils
propriété de la commune, don manuel, musée Alexandre Dumas, Villers-Cotterêts
1938 (?)
Hauterive Jeanne d' ; Dumas Alexandre Fils