V.2011.4.1
Rendez-vous de chasse du baron Schickler
Entourage de VERNET (Carle ou Horace)
VERNET Carle ou Horace
1820, 1830
H. 0,69 ; l. 0,87 m (oeuvre) ; H. 0,90 ; l. 1,157 m (cadre)
L’identification de cette scène comme étant une représentation de l’équipage Schickler provient du S qui figure sur le pelage des chiens. L’équipage du baron Jean-Georges Schickler (1793-1843), banquier prussien, né à Bordeaux et installé à Paris, découplait sur le domaine de Mortefontaine qu’il loua de 1821 jusqu’à sa vente en 1827, date à laquelle il fut racheté par le duc de Bourbon. Le baron Schickler se replia alors à Rambouillet et à Maisons avant de céder le fouet en 1842. Son équipage chassait en rouge, reflet de la mode anglaise lancée dans la vénerie par Philippe Egalité dès la fin du XVIIIe siècle et qui persista jusqu’à la monarchie de Juillet. Les redingotes ajustées et le port de la cape sont d’autres indices de cette vogue initiée par une nouvelle élite qui, tout en adoptant les pratiques d’Ancien Régime, cherchait dans le même temps à s’en démarquer. Ces éléments vestimentaires plaident en faveur d’une représentation de l’équipage Schickler, bien que d’autres équipages y aient recouru comme celui des Princes, fils de Louis Philippe. Les physionomies bien spécifiques des veneurs confirment en tout cas que ce tableau représente un équipage précis et non une scène « de chic ». L’attribution de l’œuvre à Horace Vernet - dont on dit qu’il aurait été un « des fidèles invités » du baron Schickler- doit être abandonnée. Les silhouettes un peu raides, les visages un peu disproportionnés paraissent inhabituels pour cet artiste. Par ailleurs, le pinceau de Carle Vernet, spécialiste des thèmes équestres pétris d’anglomanie et père du précédent, serait plus vraisemblable puisqu’il est l’auteur d’un important tableau, La Chaise de poste de M. de Schickler (1828, Munich, Neue Pinakothek). En dépit de son absence de signature, ce tableau présente l’intérêt d’illustrer un épisode de la vénerie « romantique », à la fois par son imprégnation anglaise et par son clair-obscur bleuté qui lui confère une ambiance singulière. La scène se déroule au petit matin, à un carrefour de forêt. Les piqueux se découvrent devant le maître à qui ils font le rapport. Le cérémonial officiel est tempéré par quelques détails familiers, comme celui du jeune homme qui prépare une collation au second plan, ou celui du garde qui active un feu auquel se réchauffent les veneurs.
propriété de la commune, don manuel, Senlis, musée de la vénerie
2011
Don Anne-François de Lastic et Françoise de Lastic, 2011
p.62 ; n°71, p.27 ; repr. p.27 ; TREMBLOT DE LA CROIX Hervé, TOLLU Bernard, Deux siècles de vénerie, Éditions Olser, 1988, repr. p.16 ; n° 74 ; repr. p.191 ; Georges de Lastic (1927-1988). Le Cabinet d’un amateur, collectionneur et amateur, Senlis, Musée de la Vénerie, 7 décembre 2010 - 13 mars 2011, n° 50 ; repr. p.117 ; TREMBLOT DE LA CROIX Hervé, “La vénerie dans la région de Senlis”, Comptes rendus et mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Senlis années 2014-2015, 2018, rep. fig.1, p.167