OA 851
Satyre attaqué par un chien
romain
H. 64
Le jeune Satyre, une nébride nouée autour du cou, se tient le genou gauche à terre, en appui sur la jambe droite. Il est aux prises avec un chien aux proportions élancées, monté sur sa jambe gauche pour lui mordre le bas du mollet droit. Pour se défendre, le satyre saisit l'animal par la queue (il s'agit aujourd'hui d'une restauration, néanmoins pertinente) et lève vivement le bras droit ; il devait tenir un bâton ou un pedum, dans la main droite. La tête du personnage est couronnée de roseaux. Deux appendices sous le menton, tout comme les oreilles en pointe, décrivent sa nature hybride. Les sourcils nettement froncés et la bouche entrouverte soulignent sa détermination. Le traitement animé de la chevelure et la vigueur de la musculature renforcent le dynamisme de la composition. Un tronc d'arbre placé derrière le satyre étaie la statuette.
oeuvre en rapport
Ce n'est que dans les inventaires d'Orléans House, dressés entre 1853 et 1872 (arch. du musée Condé, 157c 15, f° 78 et 157c 16, f° 83, 84), que la provenance ' Herculanum ' apparaît pour les marbres de la collection du prince de Salerne, y compris pour le OA 1125 découvert à Rome, via Appia et les OA 1128 et 1124, datés deux siècles après l'éruption du Vésuve. Tout au plus, peut-on admettre que les statuettes décoratives OA 850 à 853 et OA 1126 et 1127 proviennent probablement d'habitations de la région de Pompéi et Herculanum. L'uvre participe des scènes de genre que les Romains commandent pour décorer leur jardin à partir du Ier siècle avant J.-C. Les groupes de la région du Vésuve datent majoritairement du Ier siècle. A Herculanum, dans la maison des Cerfs, deux statuettes représentent, en pendant, une autre scène pittoresque, non sans rapport avec celle de Chantilly : un cerf attaqué par quatre chiens (Herculanum, in situ, inv. 519). Les chiens mordent l'animal, à la manière de celui du musée Condé. Ils présentent les mêmes proportions élancées ainsi que le même type de tête et de pattes très détaillées. Ces groupes d'extérieur, combinés à Herculanum à des fontaines et des décors de coquillages témoignent d'un goût rococo, dont on trouve quelques trace dans le monde romain, au Ier et au IIème siècles, le plus souvent dans un cadre privé
Italie, Campanie (lieu d'exécution, ?)
propriété privée personne morale, donation sous réserve d'usufruit, Chantilly, musée Condé, interdiction de prêt ou de dépôt
1886 date d'acquisition ; 1897 entrée matérielle
achat de la collection du prince de Salerne, 1854 ; Henri d'Orléans duc d'Aumale. Fait partie d'un ensemble de marbres romains acquis, en 1854, avec la collection que le prince de Salerne possédait à Naples.
De l'Egypte à Pompéi : le cabinet d'antiques du duc d'Aumale, Chantilly, musée Condé, 5 juin - 9 septembre 2002
cat. de vente de la collection du prince Léopold de Salerne, 1852, p. 38, n° 196 ; Comparaison :Baratte, 1996, p. 98-99 ; Domus - Vividaria, Horti Picti, Naples, 1992, p. 39-43 ; Ludovic Laugier, De l'Egypte à Pompéi : le cabinet d'antiques du duc d'Aumale, Ed. Somogy - musée Condé, 2002, p. 106-107