OA 869
Autel de Volusia Arbuscula
romain
H. 92.5 ; L. 55.5, P. 44
texte funéraire
VOLUSIAE ARBUSCULAE PALLANS Q N A FRUM CONTUBERNALI CARRISSIMAE ET SIBI PERMISSU DEC. Volusia Arbuscula est une affranchie, compagne de Pallans, intendant des greniers de Quintus Volusius. L'érection de l'autel est accordée par autorisation des décurions du collège funéraire
Cet autel funéraire se compose d'une plinthe moulurée, supportant quatre colonnes torses qui forment ses angles et portent la table de sacrifice. Leurs chapiteaux sont décorés de feuilles et de guirlandes. Sur la face, un podium orné de guirlandes accrochées à des bucranes sert de support à la représentation de la tombe. Les grands vantaux de celle-ci sont ouverts. Sur le seuil, précédé de gradins, un Silène porte le van bacchique et mène un bouc au sacrifice. Au-dessus de la tombe, l'épitaphe de l'autel est gravé sur un champ carré, encadré d'un double bandeau. L'inscription est couronnée par un aigle aux ailes déployées, prolongées par les spires écailleuses de deux serpents. De ces enroulements pendent deux longues guirlandes de fruits. Les faces latérales sont décorées d'un trépied à pattes de lion, posé sur un podium cantonné de têtes de bélier et rythmé par une frise de guirlandes accrochées à des bucranes. Ces trépieds sont surmontés par un omphalos, puis deux enroulements bordés d'un rang de perles, dont le centre est occupé par une tête de bélier. Des guirlandes de fruits pendent de chaque côté des enroulements. Entre leurs pieds, des rinceaux portent des fleurons ouverts. Une frise de boucliers court entre les chapiteaux de l'autel. La table de sacrifice est supportée par une corniche en talon
Les autels funéraires sont particulièrement prisés au Ier siècle. Leur décor peut être chargé d'un sens religieux sophistiqué. L'aigle, tiré de l'iconographie de l'apothéose impériale, évoque en la sécularisant l'ascension de l'âme du défunt. Les serpents, par leur mue, symbolisent le renouvellement annuel. Le Silène, son van et son animal de sacrifice sont l'image du rite exorcisant les démons. Les guirlandes sont symboles de félicité, les têtes de bélier, des sacrifices aux divinités souterraines. Ce n'est que dans les inventaires d'Orléans House, dressés entre 1853 et 1872 (arch. du musée Condé, 157c 15, f° 78 et 157c 16, f° 83, 84), que la provenance ' Herculanum ' apparaît pour les marbres de la collection du prince de Salerne, y compris pour le OA 1125 découvert à Rome, via Appia et les OA 1128 et 1124, datés deux siècles après l'éruption du Vésuve. Tout au plus, peut-on admettre que les statuettes décoratives OA 850 à 853 et OA 1126 et 1127 proviennent probablement d'habitations de la région de Pompéi et Herculanum.
Italie, Rome (lieu d'exécution, ?)
Italie ; Rome (via Appia, lieu de découverte, ?) ; voie ; structure funéraire
D'après son inscription, l'autel pourrait provenir du colombarium consacré aux affranchis de la famille des Volusii, via Appia. Quintus Volusius Saturninus, peut-être l'ancien maître de Volusia Arbuscula, fut consul en 56.
propriété privée personne morale, donation sous réserve d'usufruit, Chantilly, musée Condé, interdiction de prêt ou de dépôt
1886 date d'acquisition ; 1897 entrée matérielle
Un dessin anonyme du Codex Coburgensis (Bibliothèque vaticane, 22, 2), daté du XVIème siècle, représente les trois faces de l'autel, alors dans la collection Farnèse (cf. Di Castro et Fox, voir infra) ; transporté à Naples, avec cette collection, en 1788. Achat, collection du prince de Salerne, 1854 ; Henri d'Orléans duc d'Aumale. Fait partie d'un ensemble de marbres romains acquis, en 1854, avec la collection que le prince de Salerne possédait à Naples.
De l'Egypte à Pompéi : le cabinet d'antiques du duc d'Aumale, Chantilly, musée Condé, 5 juin - 9 septembre 2002
Turcan, 1995, p. 114, fig. 134 ; Boschung, 1987, p. 28-29, 104, n° 778 ; Di Castro, Fox, 1983, p. 172, n° 106 CIL VI 9424 ; Macon, 1907, p. 4 ; cat. de vente de la collection du prince Léopold de Salerne, 1852, p. 37, n°184 ; Ludovic Laugier, De l'Egypte à Pompéi : le cabinet d'antiques du duc d'Aumale, Ed. Somogy - musée Condé, 2002, p. 114-115