OA 1206
Bacchus et Ariane
romain, époque moderne
H. 38 ; L. 38
Bacchus et Ariane, accompagnés d'un Silène y sont représentés en haut relief. Le couple est alangui sur la caisse d'un char, finement ciselé d'écailles et de rosaces. Bacchus, imberbe et couronné de lierre, porte une peau de bête accrochée à l'épaule droite. Le bras droit levé, le dieu tourne la tête vers le Silène qui le soutient et semble lui adresser la parole. Son comparse est vêtu d'une tunique courte. Il a le visage camus, ses membres couverts d'un pelage rendu en longues mèches. Le contraste semble souligné à dessein entre les traits de Bacchus et ceux de cet être hybride qui participe à son thiase. Ariane est assise en amazone sur la jambe droite de son amant. Un manteau couvre ses jambes et dévoile toute la courbe de son dos, jusqu'au bas des fesses. La jeune femme, tête tournée vers le spectateur, pose la main gauche sur la nuque de Bacchus. De la main droite, elle s'appuie sur une hampe fragmentaire, peut-être celle d'un thyrse. Son attitude constitue un contre point élégant à celle de son voisin
La pompe de cette scène de délassement et le luxe tout oriental de la caisse du char font penser au retour triomphal du dieu après son expédition en Inde. Il peut cependant s'agir d'un simple thiase bacchique
FAUX
Provenance : Italie, environs de Rome. Ce fragment a pu décorer la façade d'un sarcophage romain. Les sarcophages à sujets dionysiaques sont répertoriés par F. Matz (op. cit.) : deux sarcophages conservés à la Glypthotek de Munich (inv. 223 et 365), datés de la fin du règne d'Hadrien (117-138), présentent presque la même composition pour le couple divin mais inversée. Dans les deux cas, Bacchus tourne néanmoins la tête vers Ariane et le Silène est absent. Ces exemplaires, découverts respectivement à Ostie et à Rome sont toutefois traités beaucoup plus sobrement. Ces éléments de comparaison permettent partiellement d'attester la composition du relief de Chantilly mais pas sa facture : la complication du décor du char, l'affectation des personnages, la liberté du traitement du manteau d'Ariane et la façon dont elle tourne la tête vers le spectateur sont sans réels équivalents sur les cuves de sarcophages romains. Malgré les concrétions qui couvrent la surface du marbre, il est possible de douter de l'antiquité de l'uvre
Latium (lieu d'exécution)
propriété privée personne morale, donation sous réserve d'usufruit, Chantilly, musée Condé, interdiction de prêt ou de dépôt
1886 date d'acquisition ; 1897 entrée matérielle
achat, collection Nolivos, le 20 janvier 1866, par l'intermédiaire de H. Triqueti ; Henri d'Orléans duc d'Aumale
De l'Egypte à Pompéi : le cabinet d'antiques du duc d'Aumale, Chantilly, musée Condé, 5 juin - 9 septembre 2002
Macon, 1907, p. 11 ; Macon, 1928, p. 7-8 ; Comparaison : Matz, 1968, p. 199-203, n° 84, 85, pl. 111, 112 ; Ludovic Laugier, De l'Egypte à Pompéi : le cabinet d'antiques du duc d'Aumale, Ed. Somogy - musée Condé, 2002, p. 134