Architecture civile publique ; édifice de l'administration ou de la vie publique ; siège d'association ou d'organisation ; chambre de commerce
Ancienne maison de l’agriculture, actuelle chambre départementale d’Agriculture d’Eure-et-Loir
Centre-Val de Loire ; Eure-et-Loir (28) ; Chartres ; 10 rue Dieudonné-Costes
Dieudonné-Costes (rue) 10
20e siècle
20e siècle
1970 ; 1972
La Chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir décide, en 1969, de regrouper l’ensemble de ses services et bureaux, ainsi que des locaux pour le Crédit Agricole et pour les syndicats de la filière, dans un même bâtiment. L’emplacement choisi pour le projet se situe à l'est de la ville de Chartres, au sein de la ZUP de La Madeleine, sur un terrain de 1,5 hectare accessible par la route nationale 10, entes la rue du 8-Mai-1945, la rue Dieudonné-Costes et l’avenue des Sablons. Le projet est confié à l’architecte orléanais Jacques Bruneteau, assisté par Patrick Demanche et Jean-Jacques Pauzat. L'équipe de maîtrise d’œuvre doit ainsi concevoir un lieu de travail fonctionnel, tout en participant à la mise en valeur du statut de grand producteur céréalier du département d’Eure-et-Loir, à travers une expression architecturale singulière.
Edifié dans un jardin paysager, le complexe se compose de trois bâtiments : deux barres abritant la Maison de l’Agriculture (sur deux niveaux) et les organismes de droit privé (sur quatre niveaux) sont articulées par un ensemble bas abritant le hall d'entrée, et terminé par un volume cylindrique semi-enterré correspondant à la salle des sessions (amphithéâtre). Les bâtiments sont tous couverts par des toits-terrasses. Les façades extérieures se signalent par l'emploi d'une trame commune de 1,80 m. pour l'ensemble du programme, seul le traitement plastique différenciant les différentes parties. Le bâtiment des organismes de droit privé est ainsi construit en béton blanc lissé, tandis que les locaux de la Chambre d'Agriculture et la salle des sessions sont parés de pilastres cannelés alternant avec les baies pourvues d'allèges saillantes formant des pare-soleils. Trois bas-reliefs incrustés dans le coffrage du béton, situés sur les façades de la Chambre d'Agriculture, constituent les seuls ornements extérieurs ; un seul d'entre eux propose un décor figuratif, représentant des bovins, un araire et un épi de blé. À l’intérieur, le hall d’entrée comprend une grande dalle de verres colorés, réalisée par le maître-verrier chartrain Jacques Loire. Les vitraux de la salle des sessions sont quant à eux dus à François Lorin.
Aujourd'hui remarquablement conservée, la Maison de l’Agriculture de Chartres témoigne bien de la diffusion, au cours des Trente Glorieuses, des possibilités offertes par le béton armé, tant pour réaliser rapidement et économiquement des programmes rendus nécessaires par la conjoncture que pour permettre une véritable expression artistique. Le travail effectué par les architectes sur le plan-masse permet d'éviter toute monotonie, cette impression de variété étant renforcé par la différenciation du traitement plastique du béton. L'intégration des vitraux et des claustras, ainsi que la préservation du mobilier d’origine, concourent à faire de la Maison de l'Agriculture de Chartres un exemple du renouvellement de l'architecture de bureaux dans les années 1970.
2016
2020
La Manufacture du Patrimoine
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