Architecture civile publique ; édifice de l'administration ou de la vie publique ; établissement administratif ; préfecture
Préfecture d'Eure-et-Loir, place de la République et cité administrative
Centre-Val de Loire ; Eure-et-Loir (28) ; Chartres ; 21 rue du général-Koening (préfecture) ; 9 rue du docteur André-Haye (cité Administrative)
Général-Koening (rue du) 21 ; Docteur André-Haye (rue du) 9
20e siècle
20e siècle
1954 ; 1958 ; 1984 ; 1975 ; 1979 ; 1984
La cité administrative de Chartres, réalisée en 1958 par l'architecte départemental Jean Maunoury, est située à proximité de la gare et de la cathédrale : elle forme un vaste ensemble de bureaux accueillant les services départementaux de l'Assurance maladie, de l'Éducation nationale et de l'URSSAF. La forte croissance démographique et économique connue après-guerre par l'Eure-et-Loir impose la modernisation et l'extension des services préfectoraux, dont la relocalisation dans un nouveau bâtiment à construire au sein de la cité administrative est décidée. Au début des années 1970, dans un souci de modernisation et d’extension la décision est prise de construire un nouveau bâtiment au sein de la cité administrative. Les architectes parisiens Daniel Badani et Pierre Roux-Dorlut, déjà auteurs de la préfecture du nouveau département du Val-de-Marne (Créteil), sont chargés de la conception du nouvel immeuble, en association avec Dominique Maunoury.
Le bâtiment abritant la préfecture est implanté légèrement en retrait par rapport à la rue du Général-Koenig, selon un plan en losange dont les pointes ont été tronquées. Situé dans un site sensible sur le plan patrimonial, il présente une hauteur modérée (trois étages au-dessus du rez-de-chaussée), notamment grâce au creusement du terrain permettant d'ajourer partiellement le sous-sol. Le stationnement est établi sur trois niveaux souterrains, la préfecture étant ainsi entièrement entourée par un jardin public facilitant les cheminements entre les différents bâtiments de la cité administrative. Quatre bassins circulaires, sorte de réminiscence des douves d’un château-fort, entourent les pignons du bâtiment, dont les épines de béton blanc contrastent avec le verre réfléchissant utilisé pour les murs-rideaux couvrant les quatre façades concaves du losange. L'étage sommital, réservé au cabinet du préfet, est percé d'un patio circulaire aménagé en jardin. Les espaces d'accueil du public sont traités avec un soin particulier : mosaïques de travertin, bancs en lamellé-collé, piliers en béton architectonique coiffés de corolles.
Œuvre majeure de l’agence Badani - Roux-Dorlut qui compte parmi les plus importantes des Trente Glorieuses, la préfecture d’Eure-et-Loir est une œuvre intéressante pour son expression architecturale. Aucun signe extérieur n'identifie la fonction officielle du bâtiment, néanmoins les architectes s’autorisent un rapprochement saisissant entre une réinterprétation moderne du vocabulaire du château-fort et les attributs d’un édifice censé représenter la maîtrise de l’État sur son territoire.; la qualité des espaces intérieurs atteste de la volonté d'offrir une image avenante de l'administration et de sa mise au service du public. Les aménagements extérieurs, dont la générosité fait partie intégrante du projet, montrent la volonté des architectes de ne pas se limiter à une réponse strictement fonctionnelle, et de faire de la commande publique l'occasion d'un embellissement de la ville.
2016
2020
La Manufacture du Patrimoine
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