Chapelle
De frères prêcheurs
Chapelle des Dominicains, dite aussi chapelle Notre-Dame-du-Rhône
Auvergne-Rhône-Alpes ; Ardèche (07) ; Viviers ; 1 avenue Pierre Mendès France
Anciennement région de : Rhône-Alpes
Pierre-Mendès-France (avenue) 1
AP 364 ; 2020 AP 583 ; 2024 AP 583, 584
2e quart 18e siècle
1734 ; 1739
De l'extérieur, sur la façade principale, des pilastres à chapiteaux ioniques sont constitués de volutes reliées par des couronnes de fleurs et supportent un entablement d'ordre colossal surmonté d'un fronton triangulaire à oculus central. Une grande baie d'axe, rectangulaire, est inscrite dans un arc en plein cintre matérialisé par une moulure triple dont les retombées encadrent la monumentale porte d'accès au vaisseau central de l'église. La façade sobre, toute en verticalité et surmontée d'un fronton triangulaire, s'accorde bien au modèle constructif mis en œuvre à la même époque dans les édifices voisins de l'hôtel de Roqueplane et de l'ancien évêché. La porte de bois à deux vantaux et tympan menuisé ouvre sur une nef unique, dont la voûte est dite en arc-de-cloître, à lunette. La lunette axiale (immense baie qui s'insère dans une voûte faite de deux arcs en berceau brisé qui se coupent à angle droit), au-dessus de la porte d'entrée, est orientée au sud, et fournit l'apport majeur de lumière, suffisant presque à éclairer toute la nef. Les parements des murs de la nef sont en pierres de taille régulières, d'un calcaire clair blond local qui se délite par endroits, également employé en façade. Les autres élévations sont de facture plus ordinaire, en maçonnerie de blocs de calcaire et basalte scellée au mortier. Du côté du rocher, un porche fermé par une porte en bois contrôlait l'accès au couvent. Bien que de taille réduite, Notre-Dame-du-Rhône dégage une grande élégance dans ses espaces autrefois dévolus au culte catholique. Elle s'apparente aux églises construites par Jean-Baptiste Franque et ses successeurs en Provence : Saint-Jacques de Tarascon, la chapelle Saint-Joseph de l'hôpital Sainte-Marthe d'Avignon, ainsi que la Chartreuse de Valbonne dans le Gard. La municipalité de Viviers, devenue propriétaire de l'ancien chœur des religieuses en 2018, soutient le projet de réhabilitation de l'édifice, en accord avec l'association diocésaine propriétaire de la partie classée en 1967
L'église Notre-Dame-du-Rhône fut celle des sœurs dominicaines de Sainte-Catherine de Sienne, qui occupèrent le site du couvent entourant l'église, de 1624 à la Révolution Française. Selon une appellation erronée, qui demeure, elle reste souvent identifiée comme étant la chapelle des Dominicains de Viviers alors qu'il s'agissait en réalité d'une communauté de femmes. La reconstruction menée de 1734 à 1743 se fit sur les bases préexistantes du couvent, en partie intégrées à la nouvelle construction. Objet de la demande de protection qui aboutit à la fin de l'année 2019, le chœur des religieuses, situé dans l'aile du couvent fait partie d'un unique ensemble. Il en avait été séparé au cours de son histoire, dès lors que l'église ne fut plus utilisée pour le culte. Le découpage des propriétés s'était alors appuyé sur un découpage cadastral en deux parcelles distinctes. L'édifice religieux, saisi comme bien national et vendu, fut utilisé comme entrepôt de fourrage et fabrique de carrelage et ne retrouva plus jamais d'usage en lien avec le culte catholique. Il ne fut cependant jamais désacralisé. Depuis longtemps vidé de tout son mobilier, comme d'ailleurs la nef de l'église, le chœur des religieuses possède une intéressante voûte d'une stéréotomie impeccablement maîtrisée. La construction de l'édifice est attribuée à la famille de Jean-Baptiste Franque, architecte avignonnais prolifique, qui oeuvra, avec ses collaborateurs et certains de ses descendants, sur les importants chantiers édilitaires menés au milieu du XVIIIe siècle à Viviers. Le chœur des religieuses a la particularité d'être couvert par une voûte plate à double arêtiers sur pendentifs. Cette salle fut ultérieurement isolée par un mur de pierres sèches afin de la séparer de la nef. Un escalier, aujourd'hui séparé du rez-de-chaussée par une cloison, menait à l'étage, où se trouvaient les dortoirs dont il ne reste aujourd'hui plus rien. Les combles de la nef, simplement couverts d'une charpente, reposent sur des piliers de briques. Au niveau du chœur des religieuses, les pièces du rez-de-chaussée forment un ensemble de salles, dont l'une, à l'angle nord-ouest de ce complexe, présente un plafond particulièrement bas. Ces pièces, en parties recouvertes de graffitis, ont eu divers usages, coupés de leur lien avec l'église abandonnée. L'ancien couvent a pu servir de débarras, de fabrique et de prison. Une partie de l'ancien couvent, non investiguée, est utilisée comme école depuis 1908
Classé MH
1967/11/21 : classé MH ; 2024/09/16 : classé MH
Chapelle des Dominicains, dite aussi chapelle Notre-Dame-du-Rhône (cad. AP 364) : classement par arrêté du 21 novembre 1967 ; L'aile du couvent des dominicaines attenante à l'église Notre-Dame du Rhône, sise 1 avenue Pierre-Mendès-France, sur la parcelle n° 583 ; les parties bâties (porche d'entrée, arcatures et passerelle), situées sur la parcelle n°584, en totalité, figurant au cadastre section AP, tel que délimité et hachuré en rouge sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 16 septembre 2024
Arrêté
A signaler
L'arrêté de classement du 16 septembre 2024 se substitue à l'arrêté d'inscription du 27 mai 2020 : En totalité, le chœur de l'église de l'ancien couvent des religieuses et les salles en rez-de-chaussée, situées 1 avenue Pierre-Mendès-France, sur la parcelle n°583, figurant au cadastre section AP : inscription par arrêté du 27 mai 2020
Propriété d'une association ; propriété de la commune
Propriété privée (AP 364) ; propriété de la commune (AP 583, 584)
© Monuments historiques, 1992. Cette notice reprend intégralement les termes de l’arrêté de protection au titre des Monuments historiques. Elle répond à l’obligation réglementaire du ministère de la Culture d’établir la liste générale des édifices protégés (art. R. 621-80 du Code du patrimoine). Elle est donc opposable et fait foi juridiquement. Aucune copie numérique ou papier ne sera fournie par courrier ni courriel. Le dossier de protection complet et l’arrêté sont consultables uniquement sur place, dans la salle de lecture de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP), à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne).
1992
Dossier de protection