Monument
Monument aux morts
Bourgogne-Franche-Comté ; Doubs (25) ; Morteau ; Esplanade du 24 août 1944
24-août-1944 (Esplanade-du)
2022 parcelle non cadastrée
1er quart 20e siècle
1921 ; 1922
Dès septembre 1919, le conseil municipal de Morteau décide d'ériger un monument commémorant les 146 Mortuaciens morts au combat durant la Grande guerre. Le 29 octobre 1920, la commune lance un concours diffusé dans la presse afin de trouver « autant que possible un projet original » et refuse tout monument produit en série. Le 26 février 1921, le conseil municipal et la délégation des combattants retiennent deux projets, ceux de Georges Serraz et de « Guillemot ». Puis, en mars et avril, ils convoquent les familles des victimes qui retiennent, à la lecture des lettres envoyées par les deux artistes, le projet de Serraz à l'unanimité. Le 23 juillet 1921, un marché de gré à gré est passé avec Georges Serraz artiste peintre à Dijon et Louis Hertig sculpteur à Besançon, pour un budget de 32 000 francs. L'emplacement retenu se situe à l'angle droit de la place de l'Hôtel de ville. Le 29 octobre 1921, on annonce dans la presse que « la maquette de Georges Serraz » est arrivée à l'Hôtel de ville est qu'elle est validée le 9 décembre. Les sources ne permettent pas de dire si Serraz est le seul concepteur du monument, exécuté ensuite par Hertig ou si les deux artistes travaillent en collaboration sur le projet. Le monument est inauguré le 1er novembre 1922. Georges Serraz (1883-1964) est un peintre et sculpteur bourguignon formé à l'École des Beaux Arts de Besançon. Dès sa démobilisation après la Grande Guerre, il se consacre à la sculpture pour des monuments aux morts (Morteau, Genlis, concours pour Verdun), puis pour des monuments religieux. Il réalise plusieurs statues monumentales en béton : un Christ-Roi aux Ouches (Haute-Savoie - 1934), la Vierge du Mas Rillier à Miribel (Ain - 1941), un Christ pour l'église du Sacré-cœur de Dijon. Il érige également le monument à la mémoire des maquisards de la Forêt de Châtillon-sur-Seine. Dans les années 1920-1930, son atelier est situé à Paris, boulevard Brune. C'est peut-être à cause de cet éloignement que Serraz collabore avec Hertig pour élaborer le monument de Morteau. Louis Hertig (1880-1958) est né à Besançon, dans une famille d'origine suisse et protestante, le sculpteur est formé à l'École des Beaux-Arts de Besançon. Il expose au Salon des artistes français à Paris dès 1907, où il obtient une mention en 1923 et en reçoit la médaille d'or en 1937. Après la Grande guerre où il est mobilisé pour la Suisse, il exécute de nombreux monument aux morts dans son atelier rue Midol, pour des communes du Doubs et de Haute-Saône.
Le monument de Morteau offre une représentation réaliste d'un assaut saisi à la manière d'une photographie : le haut relief représente quatre poilus dont trois sortent de la tranchée pour monter au front, l'un hurlant, alors que le quatrième gît dans la boue. Serraz et Hertig remploieront en partie le modèle de Morteau pour un monument inauguré à Genlis (Côte-d'Or) le 19 avril 1925, ainsi que pour un concours ouvert pour l'érection d'un mémorial à Verdun (inauguré en 1928) où il obtint le 2e prix. En 1990, le monument est déplacé de quelques mètres lors du réaménagement de la place de l'Hôtel de ville de Morteau. Les grilles avaient été démontées avant cette date.
Inscrit MH
2022/12/19 : inscrit MH
Le monument aux morts, en totalité, situé Esplanade du 24 août 1944, assis sur une parcelle non cadastrée, contiguë à la parcelle 22 de la section AA du cadastre, tel que délimité en rouge sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 19 décembre 1944
Arrêté
À signaler
Propriété de la commune
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Dossier de protection