Architecture religieuse ; édifice religieux ; édifice religieux chrétien ; église
Église paroissiale Sainte-Madeleine-du-Pouzin
Auvergne-Rhône-Alpes ; Ardèche (07) ; Le Pouzin
Le Bourg
20e siècle
20e siècle
1955 ; 1967
L’église est située au centre de la place publique du village du Pouzin (Ardèche). Elle a été construite en 1955 par l’architecte valentinois Maurice Biny, pour remplacer l’ancienne église paroissiale construite en 1867 de style néo-gothique et détruite le 6 août 1944, lors d’un bombardement. L’inauguration a eu lieu le 15 octobre 1955. Pour la construction de cette église, Maurice Biny s’est vu imposer un cahier des charges précis ; en effet, parmi les contraintes à respecter se trouvait l’orientation (façade latérale au nord), le respect de l’architecture locale et du cadre méditerranéen, l’édification du bâtiment sur l’emplacement d’origine. La construction de cette église s’inscrit donc dans un plan d’ensemble, qui a permis de ménager la place publique avec la création d’espaces verts. Malgré tout, l’église suit le courant dit, d’église “banale”, à l’inverse de certaines constructions religieuses de l’avant-garde artistique issues de Le Corbusier à la même époque. Le but premier de Biny est de soumettre l’espace à l’émotion : il s’efforce simplement de répondre à un besoin, celui de construire un édifice nécessaire à la communauté chrétienne, sans prétendre faire œuvre ni porter témoignage.
Cette église est de plan rectangulaire, elle est construite en béton armé et en pierre de Chomérac près de Privas (calcaire compact, gris homogène avec nodules gris foncé). L’intérieur est composé d’une nef et d’un petit bas-côté au sud, séparé par deux piliers. La nef est couverte d’un toit à deux pans en tuile mécanique creuse. La façade nord n’a que peu d’ouvertures (7 meurtrières évasées) à cause des vents dominants (“mistral”). Le collatéral sud, couvert d’un toit terrasse, est ouvert sur l’extérieur sud par un système de « mur-vitrail ». L’entrée dans l’église se fait par un porche couvert. A l’entrée du collatéral sud, se trouve un baptistère de plan carré. A droite de l’entrée, sous la tribune de la grande nef, deux groupes de confessionnaux sont incorporés dans l’œuvre. Ils sont isolés des fidèles par un écran à claire-voie, constitué par des voiles verticaux. Le chœur est précédé d’une rampe de communion. A l’intérieur, des matériaux du terroir ont été utilisés, tel que l’autel principal qui est en pierre de Chomérac. Le volume intérieur de l’église est animé par un jeu de lumière : le chœur est éclairé par une baie verticale. Les sols sont en carrelage rouge et en linoléum gris sous les bancs. Les parois sud sont blanches, alors que les autres, ainsi que le plafond sont gris foncé ; le mur courbe du chœur se détache en un jaune éclatant. La lumière de l’extérieur se projette sur l’arrondi du mur d’un chevet aveugle par une baie latérale invisible, alors que la nef reste dans la pénombre. Inspiré par l’église évangélique du Christ de Minneapolis construite en 1951 par Elie Saarinen, le dispositif de tradition sulpicienne, est théâtral. Autrement dit, en fonction du plan masse, des conditions climatiques (en particulier des vents dominants), et du site, il en ressort un édifice de plan dissymétrique dont l’ensemble de la composition est dépouillé. L’intérêt majeur est porté sur le chœur et sur l’autel, mis en évidence par l’éclairage et le jeu de couleurs. Aussi, à l’extérieur, au sud, un clocher isolé, de trente mètres de haut et en béton, se dresse à côté de l’église.
2003
2020
Vitali Françoise ; Chabal Anne-Sophie
Dossier individuel