Architecture industrielle ; usine ; usine de produits agro-alimentaires ; minoterie
Silo à grain, dit silo de Saint-Vallier
Auvergne-Rhône-Alpes ; Drôme (26) ; Saint-Vallier ; 6 rue Picpus
Picpus (rue) 6
20e siècle
20e siècle
1933
Érigé en 1934, le silo de Saint-Vallier est l’un des cinq silos à blé construits dans le département de la Drôme par l’architecte aixois Georges Salomon, spécialiste des bâtiments coopératifs et des silos (Saint-Paul-lès-Romans, Chabeuil, Valence, Crest). Un magasin à blé est construit en 1958 par les architectes lyonnais P. Massaux et J.-L. Blezat. En 1963, le silo est agrandi : une nouvelle cellule métallique est construite à côté du séchoir existant. Une trémie de réception vrac est construite le long de la façade opposée, côté bureaux. En 1972, 4 cellules de 4,348 quintaux sont construites dans un bâtiment existant, ainsi qu’un pont à bascule situé devant le silo. Le 15 juin 1973, le préfet de la Drôme rejette la demande de permis de construire formulée par la Société Coopérative Agricole de producteurs de céréales de la Galaure pour l’agrandissement du silo et ce, en raison de la proximité d’un château classé Monument Historique ; le projet de construction, situé dans le champs de visibilité du château, porterait atteinte au caractère des lieux environnants.
Le magasin à blé construit en 1958 est composé d’un local au rez-de-chaussée avec quai de réception ; il est contigu aux bâtiments existants. Ses murs en fondation et en élévation sont en béton de gravier, en ciment avec châssis de ventilation et en briques. Sa charpente est métallique et la couverture en fibrociment ondulé. Les fondations du hangar abritant la cellule construite en 1963 sont en béton armé. La trémie de réception vrac est posée sur un radier général et elle est enduite à l’extérieur comme à l’intérieur. Cette trémie est cuvelée tout comme une partie du caniveau longeant le transporteur. La charpente du hangar est métallique et repose sur deux rotules. La trémie de réception vrac est couverte par une charpente métallique à une pente. La couverture de ces deux charpentes est en fibrociment ainsi que le bardage de la trémie (une seule face) et du hangar (deux faces) ; en revanche le bardage du pignon, côté séchoir, est exécuté avec du fibrociment de récupération. Sur le pignon du hangar (côté séchoir) sont placés quatre châssis métalliques et une porte métallique à deux vantaux. Le sol du hangar est constitué d’une dalle de béton avec chape refluée.
Georges Salomon édifie à Saint-Vallier un silo dont l’architecture est fortement inspirée par les productions identiques du mouvement moderne américain. La plasticité de cet équipement agricole, et son implantation à proximité de la ville, témoigne de la place essentielle que conserve le blé dans la culture alimentaire et l’économie française au XXe siècle. À ce titre, il s’inscrit dans un ensemble remarquable de silos français des années 1930 à 1950, la plupart d’entre eux étant situés le long des voies ferrées ou des canaux dans les régions céréalières, en particulier dans la Beauce et la Brie. En Provence, il constitue un élément patrimonial rare par sa qualité architecturale. Dans le même temps, Georges Salomon construit dans la Drôme les silos de Saint-Paul-lès-Romans, Chabeuil, Valence et Crest, qu’il dote de caractéristiques propres. Saint-Vallier apparaît ainsi comme le plus sobre des silos drômois de l’architecte.
2003
2020
Halitim-Dubois Nadine ; Chabal Anne-Sophie
Dossier individuel