Architecture de culture recherche sport ou loisir ; ensemble de culture recherche sport ou loisir ; complexe sportif
Patinoire dite Stade de Glace ou Palais de Glace, actuellement complexe sportif dit Palais des Sports
Auvergne-Rhône-Alpes ; Isère (38) ; Grenoble ; parc Paul-Mistral
Paul-Mistral (parc)
20e siècle
20e siècle
1967 ; 1969
Le palais de glace a été commandé en 1965 par la municipalité en prévision des Jeux Olympiques d’Hiver de 1968. Etudié par l’architecte A. Guichard, un premier projet avait été adopté en 1965. Il consistait en un bâtiment de plan carré couvert par 4 paraboloïdes hyperboliques (ingénieur R. Lourdin). Parmi les entreprises consultées pour la réalisation de cet ouvrage, les établissements Boussiron-Limousin proposèrent un contre-projet : la couverture était remplacée par 4 voûtes cylindriques en béton armé. Ce fut celui-ci que la municipalité retint malgré un coût plus élevé et une durée d’exécution plus longue. De nouveaux architectes cautionnèrent l’opération : R. Demartini, Pierre Junillon aidés de l’ingénieur Nicolas Esquillan, et commencèrent en 1967 l’édification du stade de glace. Esquillan avait ouvert la voie de l’architecture précontrainte en 1954-1955 avec le viaduc de La Voulte-sur-Rhône. Fort de cette réussite technique et esthétique pour un ouvrage de très grande portée, que renforcent la construction du Palais du CNIT en 1953 et celle du Palais de Turin (140 m de portée) en 1961, ils livrent un bâtiment en 1968 où se manifeste la forme appropriée aux caractères propres du béton. Cette forme permet également une large pénétration de la lumière du jour à travers les grandes ouvertures latérales en arc qui confèrent à la structure intérieure une impression de légèreté, de clarté et d’espace. A travers la technique employée par Esquillan, on voit le rapport étroit qui se noue entre le mode de structure et l’expression du programme.
L’ensemble se présente par un système de quatre voûtes en béton (deux grandes et deux petites) reposant sur quatre culées disposées au sommet d’un rectangle de 91 m par 61 m. L’élancement des voûtes est tel qu’il évoque, tout comme l’aérogare de la TWA construit de 1956 à 1962 par Eero Saarinen, l’envol d’un oiseau. La structure en béton armé et précontraint est constituée de deux voûtes cylindriques se chevauchant à angle droit. Leur portée est de 95 m pour la plus grande, 65 m pour la plus petite, avec des porte-à-faux voûtés records de 48 m. Les voûtes sont autoportantes et constituées d’une double coque de 6 cm d’épaisseur ; elles sont complètement indépendantes des façades, et couvrent 12 000 m² de surface en s’appuyant sur les quatre points du rectangle de base. La lumière du jour pénètre largement à travers les grandes ouvertures latérales en arc. A l’intérieur, le long des couloirs desservant les tribunes sont accrochées les peintures de Dewasne : « Les dix glorieuses », peinture émaillée à froid sur l’aluminium, de 3 m x 60 m. Son œuvre, proche du monde industriel et technique, commence à être reconnue à partir des années 1950.
2003
2020
Rigot Joseph ; Vitali Françoise ; Chabal Anne-Sophie
Dossier individuel