Urbanisme et espaces aménagés ; secteur urbain ; secteur urbain concerté ; grand ensemble
Cité-jardin, dite cité des Etats-Unis ou cité Tony Garnier
Auvergne-Rhône-Alpes ; Rhône (69) ; Lyon 8e Arrondissement, Métropole de Lyon ; États-Unis (boulevard des) 62-89
69387
62-89 boulevard des États-Unis
20e siècle
20e siècle
1921 ; 1934
En 1917, la Commission d’extension et d’embellissement de la Ville de Lyon, décide de réaliser un boulevard industriel dans la banlieue sud-est de Lyon, entre la Guillotière et Vénissieux. Tony Garnier répond immédiatement à la demande de la Ville et produit un projet qui dispose les habitations des ouvriers de part et d’autre d’un espace central réservé aux équipements publics (groupes scolaires, terrains de jeux, square, salle d’assemblée…). Les habitations prévues sont disposées dans des îlots quadrangulaires largement aérés et pourvus de végétation. Les études de Garnier sont approuvées par le Conseil municipal en 1920 ; c’est l’œuvre de Tony Garnier qui exprime le plus les conceptions exposées dans la Cité industrielle. La même année, la Municipalité procède aux premières acquisitions de terrains. Herriot demande alors à Garnier de limiter son projet à la surface disponible, ce qui le réduit des 4/5e avec pour contrainte de porter la hauteur des immeubles jusqu’à 5 niveaux. Cette surélévation entraîne la perte des conditions d’aération et d’ensoleillement voulu par Tony Garnier. Le quartier industriel se transforme en cité HBM (Habitation Bon Marché). La construction démarre en 1921-1923 mais faute de crédits, les travaux sont arrêtés entre 1926 et 1930, et sont achevés en 1934. En 1985, puis en 1988, la cité est réhabilitée, en réalisant une isolation extérieure et des ascenceurs. Autre temps, autres mœurs : les habitants sont invités à se prononcer sur le choix des menuiseries destinées à clore leur loggia. Aujourd’hui, le quartier abrite le musée urbain Tony Garnier géré par l’association de quartier éponyme : cette association à vocation culturelle a su attirer, très tôt, les pouvoirs publics, sur les enjeux de la réhabilitation de cet ensemble qui forme à lui seul une page importante de l’histoire de l’architecture moderne. En 1991, l’UNESCO distingue le musée Garnier au titre de la « décennie Mondiale du développement culturel ». Cette reconnaissance de l’histoire, qui doit beaucoup à l’œuvre dessinée de Tony Garnier – mais aussi à une propagande soigneusement menée (autour de l’Exposition urbaine internationale de 1914 entre autres) – ne doit pas occulter tout l’investissement qui s’effectue alors en faveur du logement social (en Europe, mais aussi a Lyon), avec une production d’une grande qualité, ouverte sur la modernité, mais encore toute imprégnée de classicisme (comme la cité Perrache (Label XXe) ou la Cité jardin de Gerland (Label XXe).
La Cité de États-Unis est un ensemble de 1567 logements répartis en 12 îlots dont les voies sont hiérarchisées : boulevard (qui n’a été raccordé que par la suite), rues de desserte en traverse ou longitudinales et jardins intérieurs piétons enfin, soulignés par la présence de pergolas, de bancs et des plantations d’arbustes. Les habitations prévues sont disposées dans des îlots quadrangulaires qui suivent un maillage rationnel, largement aérés et pourvus en leur centre d’un couloir de végétation traversant qui évoque le premier plan d’extension de Barcelone de Cerdà. Seuls trois immeubles de trois étages respectent le plan imaginé au départ par Tony Garnier, tous les autres ont cinq étages. Ils sont construits en béton de mâchefer avec des toitures terrasse et des loggias en façade. La réhabilitation de 1985, puis celle de 1988, en réalisant une isolation par l’extérieur des murs pignons aveugles, donne lieu à la réalisation de murs peints, inspirés de l’œuvre graphique de Tony Garnier, puis permet l’installation d’ascenseurs, avec remise aux normes et réaménagement des entrées. Chaque immeuble, en forme de « H » est desservi par une seule entrée qui donne sur une cage d’escalier qui donne elle-même, demi-niveau par demi-niveau, sur les appartements, avec la savante introduction en pied, d’un soubassement d’un côté et de commerces à entresol d’un autre. Les appartements très fonctionnels sont remarquablement distribués autour d’une salle à manger centrale, symétrique et contiennent, pour certains d’entre eux, jusqu’à 3 chambres. Les salles de bain, prévues dès l’origine, n’ont été aménagées que par la suite.
2003
2020
Duperray-Millaud Bénédicte ; Belmont Yves ; Tosi-Remy Annie
Dossier individuel