Architecture industrielle ; usine ; usine de produits agro-alimentaires ; minoterie
Silo à grains
Bourgogne-Franche-Comté ; Nièvre (58) ; La Charité-sur-Loire ; 7 rue de Gérigny
Gérigny (rue de) 7
20e siècle
20e siècle
1949 ; 1951
En 1936, l’Office national des Blés fait des coopératives d’approvisionnement et de vente des agriculteurs les seules organisations autorisées à acheter, stocker et commercialiser les produits céréaliers. La Société coopérative de la Région de La Charité, après sa création la même année, engage la construction de plusieurs silos à grains dans le secteur, celui de la Charité-sur-Loire étant le sixième. Le programme, implanté au nord-est de la commune et à proximité immédiate de la gare, est d’une grande importance, tant par l’ampleur de la construction (d’une capacité de stockage de 2 500 tonnes), que parce qu’il doit devenir le siège de la coopérative.
Le silo de La Charité témoigne du développement du machinisme dans l’architecture céréalière, à l’appui des exemples fournis par l’Amérique et importés en France dans le cadre du plan Marshall. Le grain est ainsi stocké dans 36 cellules de quatre mètres de côté et superposées sur trois étages : cette caractéristique alors unique en France permet de faire circuler le blé en assurant son brassage et son aération par un système d’aspirateurs et de ventilateurs, tout en limitant au maximum la manutention humaine. Ces opérations sont menées depuis une salle de commande située au pied de la tour de circulation verticale, signalée par un oriel vitré. Les deux étages sommitaux, construits en retrait et abritant la machinerie, reprennent le répertoire graphique de cette proue évoquant un paquebot ou un gratte-ciel. Les façades latérales sont quant à elles ajourées par des fenêtres en bandeaux séparées par des trumeaux de briques.
Si le procédé constructif employé au silo de La Charité – ossature en béton armé et remplissage en brique – est d’un emploi courant au milieu du XXe siècle, le traitement de la façade principale lui confère une singularité esthétique exceptionnelle. Cette forme nouvelle est cohérente avec la technicité déployée pour le stockage du blé, attestant la diffusion de la culture industrielle dans l’agriculture française de l’après-guerre. En ce sens, ce silo peut être rapproché de certaines productions des années 1930 à 1950 situées en Picardie, en Île-de-France (silo de Courpalay, par Roger Gilbert), ou encore dans la Beauce (notamment les silos édifiés par Robert Gauthron).
2015
Privé
2020
La Manufacture du Patrimoine
Dossier individuel