Architecture domestique ; édifice domestique ; demeure ; immeuble
Immeuble de logements curviligne
Bourgogne-Franche-Comté ; Saône-et-Loire (71) ; Mâcon ; 9-11 ; 13-15 ;17-19 rue Mozart
Mozart (rue) 9-11 ; 13-15 ;17-19
AI 338
20e siècle
20e siècle
1955
La ville de Mâcon connaît, après la Seconde Guerre mondiale, une importante croissance économique et démographique qui alimente le besoin de construire des logements sociaux à bon marché. Le projet d’aménagement du quartier de Bioux, au sud-ouest de la ville, débute en 1948 et prévoit la construction en plusieurs tranches de groupes d’immeubles d’habitation. Terminé en 1955 par les architectes d’opération du quartier, Daniel Petit, Barnabé Augros et C. Fournier, l’immeuble curviligne de la rue Mozart parachève l’aménagement du secteur ; il est aussi, de loin, le plus important.
Le bâtiment prend la forme d’une barre incurvée, élevée sur dix et onze étages, et couverte d’un toit-terrasse. Il est implanté suivant un plan libre sur un îlot triangulaire dont la partie sud est aménagée en espace vert, et la partie nord en parc de stationnement. Un deuxième bâtiment au plan en équerre, plus bas, lui est accolé sur le flanc oriental ; il franchit la rue Alfred-Lacroix par un portique. L’ensemble est construit sur une ossature en béton armé, ce procédé constructif efficace et peu cher permettant de répondre aux contraintes économiques, spatiales et temporelles du projet. Les façades extérieures sont animées par des jeux de volumes en avancées et en retraits (balcons et loggias), tant en façade nord qu’en façade sud. Paré de pierre, le niveau du rez-de-chaussée comprend deux porches d’entrée de chaque côté de l’immeuble ; les circulations verticales sont quant à elles regroupées sur la façade nord. Construit avec des matériaux durables, tels que la pierre et le béton moulé, le bâtiment marque en outre un saut qualitatif dans son équipement intérieur : ses habitants y disposent du confort domestique moderne avec une cuisine équipée, une salle de bains, un ascenseur, et le chauffage collectif.
L’immeuble de la rue Mozart est caractéristique des changements de paradigmes intervenus sur un temps bref dans les années d’après-guerre, à l’appui de la diffusion des principes de la Charte d’Athènes et de l’influence de Le Corbusier. Le choix de la construction en hauteur permet ainsi d’économiser le sol pour le dédier aux espaces verts, tout en améliorant l’exposition des logements à la lumière et à la circulation de l’air. L’implantation en plan libre et la fin de l’alignement sur rue marque l’arrivée d’un nouveau paysage urbain annonçant celui des grands ensembles.
2015
2020
La Manufacture du Patrimoine
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