Architecture scolaire ; édifice scolaire ; école ; groupe scolaire
Groupe scolaire Bellevue
Bourgogne-Franche-Comté ; Saône-et-Loire (71) ; Paray-le-Monial ; 40 rue de Bellevue
Bellevue (rue de) 40
20e siècle
20e siècle
1928 ; 1937
À l’instar de nombreuses villes industrielles de Bourgogne, la commune de Paray-le-Monial connaît, dans l’entre-deux-guerres, une période de prospérité économique accompagnée d’une croissance démographique. La population ouvrière nouvelle s’établit principalement sur la colline de Bellevue située en rive sud de la Bourbince, sur le flanc opposé au centre ancien. Soutenu, à partir de 1913, par l’établissement d’une cité cheminote, le nouveau quartier manque toutefois d’équipements publics, seule une école catholique voyant le jour en 1925. La municipalité décide donc, en 1928, la construction d’une école publique primaire et maternelle ; le projet sera toutefois longtemps retardé par des problèmes d’expropriation, de financement puis de construction.
Le complexe scolaire comprend deux bâtiments sur plan en U disposés tête-bêche : l’un, ouvert sur la rue, abrite l’école maternelle et la bibliothèque ; l’autre est destiné à l’école élémentaire des filles et des garçons. Tous deux sont couverts de toits à double pente en tuile. Régies par des normes strictes définies au niveau national, les salles d’enseignement sont établies de plain-pied, entourant la cour de récréation centrale suivant une formule classique. La façade sur la rue de Bellevue fait a contrario l’objet d’un traitement architectural plus singulier : l’entrée commune à l’école maternelle et à la bibliothèque, espaces situés dans chacune des ailes du U, est monumentalisée par des pavillons d’angle. Très soigné, le dessin des façades mêle la brique à différents types d’enduit (rustique, lisse ou strié) qui confèrent aux élévations une variété plastique intéressante. Les portails d’entrées des écoles primaires des filles et des garçons encadrent, de chaque côté, les pavillons d’about.
Le groupe scolaire Bellevue est, par son programme, caractéristique des grands chantiers municipaux entrepris dans la France de l’entre-deux-guerres, l’éducation publique accompagnant le parcours du citoyen depuis la petite enfance jusqu’à l’âge adulte au sein d’un même bâtiment. La disposition rationnelle des bâtiments et leur esthétique raffinée – renvoyant par son décor et son jeu de volume au style Art déco – en font par ailleurs un bon exemple de la production d’Antoine Chanet et, plus généralement, de l’architecture scolaire de la période.
2015
2020
La Manufacture du Patrimoine
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