Architecture artisanale commerciale et tertiaire ; édifice artisanal commercial ou tertiaire ; banque
Caisse régionale du Crédit agricole
Centre-Val de Loire ; Cher (18) ; Bourges ; 8 allée des Collèges
Collèges (allée des) 8
20e siècle
20e siècle
1973
L’accroissement des activités bancaires et l’arrivée de nouveaux usages (notamment informatiques) conduit, au tournant des années 1970, les grandes banques françaises à se doter de sièges plus vastes, modernes reflétant la santé de l’économie. Ainsi le Crédit agricole lance un programme national de construction pour ses caisses régionales qui émergent sur le territoire, à l’instar du siège du Crédit agricole du Centre – Loire à Saint-Jean-de-Braye par Andrault et Parat (1973). Alors qu’il vient de dresser les plans du siège social du CA de l’Oise (Beauvais), Michel Herbert reçoit en 1973 la commande d’un nouveau chantier : la caisse régionale du Crédit agricole du Cher.
Le terrain choisi se situe en lisière du quartier des Gibjoncs, dans une zone alors peu urbanisée, bordée alors au sud par terrains maraîchers. L’ensemble se compose d’un vaste socle rectangulaire (à R+1 avec toit-terrasse accessible depuis le jardin par des escaliers) surmonté par trois modules de plan carré supportés chacun par quatre puissantes piles. Le socle est évidé en son centre pour créer un patio où prend place dès l’origine une œuvre monumentale. Il accueille au rez-de-chaussée des espaces de circulation et des services communs, et des bureaux au premier étage. Au nord, un volume cylindrique conserve les archives. Chacun des trois bâtiments supérieurs – un quatrième projeté en 1984 n’a finalement pas été construit – reçoit une fonction dédiée (restaurant, service des titres et département financier, service commercial et direction). Ces trois entités décollées du sol sont reliées entre elle par deux passerelles qui s’entrecroisent au-dessus du patio. Elles prennent la forme de pyramide tronquée dont les bandeaux de béton blanc poli avec agrégat de marbre des Pyrénées alternent avec les baies en aluminium de teinte bronze et le verre argenté. Couvertes de toit-terrasse, elles sont couronnées de larges édicules cylindriques taillées en biseau. Construit la même année que le siège du Crédit agricole de Saint-Jean-de-Braye (labellisé en 2016), les deux édifices partagent une parenté formelle : superposition et imbrication des volumes, galeries de circulation extérieures, cour centrale. Ils constituent des témoins importants de l’architecture administrative et bancaire de la fin des Trente Glorieuses. La pyramide est alors une formule familière de l’architecture du pouvoir (préfecture de Bobigny, hôtel de ville de Nanterre, siège de la société d’armement Nexter). L’ensemble qui a gardé l’essentiel de ses dispositions d’origine et des éléments de mobilier, notamment les fauteuils de la salle de conférences, est dans un excellent état de conservation.
2019
2020
Dossier individuel