Urbanisme et espaces aménagés ; secteur urbain ; secteur urbain concerté ; lotissement
Cité-jardin de l’Aéroport
Centre-Val de Loire ; Cher (18) ; Bourges ; "rue Joseph-Le Brix ; rue Nungesser-et-Coli; rue Louis-Blériot ; rue Latham ; rue Mesmin ; rue Guilbeau "
"Joseph-Le Brix (rue) ; Nungesser-et-Coli (rue) ; Louis-Blériot (rue) ; Latham (rue) ; Mesmin (rue) ; Guilbeau (rue)"
20e siècle
20e siècle
1928 ; 1931 ; 1937 ; 1945 ; 1949 ; 1951 ; 1954
Tirant la leçon des dommages considérables que la Première Guerre mondiale causa aux outils de production situés dans les zones de combat frontalières, l’Etat incite les entreprises du secteur stratégique de l’aéronautique à se replier au sud de la Loire. De la sorte, en 1928, l’Ecole d’aviation de la société Hanriot et ses usines s’installent à Bourges. Un aéroport est rapidement aménagé à la périphérie sud-est de la ville, secteur encore peu urbanisé. Dans le même temps, la municipalité lance l’aménagement d’un quartier d’habitation pour les employés du nouveau site industriel. Implanté dans le voisinage immédiat de l’entreprise, le lotissement est confié à l’Office public d’Habitations à Bon Marché de Bourges, créé en 1922 par le maire Henri Laudier. L’Office fait appel à l’architecte Maurice Payret-Dortail (1874-1929) qui s’est forgé une solide expertise en matière de logements sociaux en travaillant depuis 1915 avec l’OPHBM de la Seine, administré par le maire de Suresnes Henri Sellier. A ce titre, il convient de souligner la proximité amicale de Sellier, natif de Bourges, avec le maire berruyer Laudier, ce qui n’est sans doute pas étranger au choix de s’adresser à Payret-Dortail. Après son décès en 1929, ses collaborateurs Jean Demay et Jean Festoc conduisent le chantier de la cité-jardin de Bourges qui, de 1931 à 1954, sort lentement de terre.
La cité-jardin compte un peu plus de 400 logements répartis en 57 ensembles. Elle est constituée de pavillons jumelés, de maisons en bandes et d’immeubles collectifs. La clarté et la fonctionnalité du réseau viaire priment sur l’aspect paysager. Cependant, le lotissement est ponctué de squares et d’espaces verts qui évoquent le modèle anglais de la cité-jardin, sans tendre à véritablement l’imiter. L’architecture des habitations emprunte au courant moderniste ses traits caractéristiques : combinaisons de formes géométriques simples, couvertures en terrasse, ornementation réduite à des corps de moulure.
La cité-jardin de l’Aéroport constitue un ensemble original d’aménagement communautaire paysager dans la France de l’entre-deux-guerres. En outre, la bonne conservation de cet ensemble urbain, la préservation de l’hétérogénéité typologique de son habitat social et la récente revalorisation de ses espaces verts en renforcent l’intérêt patrimonial. Par ailleurs, la cité-jardin de l’Aéroport, qui eut les honneurs d’une visite du président de la République Albert Lebrun en 1938, témoigne du rôle fondamental joué par l’industrie dans le développement des centres urbains du Berry et de la longue histoire commune de ce territoire avec l’industrie aéronautique française.
2016
2020
La Manufacture du Patrimoine
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