Architecture scolaire ; édifice scolaire ; édifice d'enseignement supérieur
Ancienne école normale d’instituteurs, actuelle Ecole supérieure du Professorat et de l'Education
Centre-Val de Loire ; Eure-et-Loir (28) ; Chartres ; 5 rue du Maréchal-Leclerc
Maréchal-Leclerc (rue du) 5
20e siècle
20e siècle
1922-1930 ; 1930
La loi Guizot du 28 juin 1833 enjoint aux départements de se doter d’une Ecole normale primaire dédiée à la formation des instituteurs. L’établissement chartrain est situé sur une vaste propriété des faubourgs ouest de la ville, à l'angle des rues Philippe-Desportes et du Maréchal-Leclerc. Ces premiers locaux présentent au début du XXe siècle d’importantes détériorations, amenant le conseil général à envisager leur restauration, puis leur reconstruction complète. Ce n’est qu’après la Première Guerre mondiale, au début des années 1920, que la construction du nouvel établissement débute. Le programme est confié à Raoul Brandon, architecte en chef du département, qui réalise au même moment le nouvel hôtel des Postes.
L’Ecole normale est composée symétriquement suivant un plan en U, ouvert sur la rue du Maréchal-Leclerc par une vaste cour d'entrée. Le corps central et les deux ailes sont édifiés sur une ossature en béton armé ; ils sont développés sur un rez-de-chaussée et un étage reposant sur un sous-sol semi-enterré. Les toits à quatre pans couverts en tuile sont seulement interrompus, au milieu du corps central, par un clocheton portant une horloge monumentale. Les façades, parées de briques jaunes au calepinage subtil, sont rythmées par l'ordonnancement des baies en plein-cintre du rez-de-chaussée, surmontées au premier étage par des baies quadrangulaires séparées par des pilastres à chapiteaux sculptés. L'aménagement intérieur est rationalisé, toutes les pièces (salles de cours au rez-de-chaussée, dortoirs à l'étage) étant distribuées par un couloir côté cour. Le portail d'entrée, le clocheton du corps central, ainsi que l'entrée des élèves sur l'aile nord sont enfin remarquables pour leur décor de bas-reliefs sculptés aux thèmes mythologiques.
L’École normale de Chartres est une œuvre remarquable par l’équilibre de la composition des façades, la maîtrise du potentiel décoratif de la brique et la qualité du programme sculpté. Alliant un procédé constructif moderne et une expression plastique solennelle, elle renvoie aux grandes compositions scolaires anglo-saxonnes du début du siècle, croisées avec la géométrisation du décor caractéristique du style Art déco en vogue dans les années 1920. Cette volonté de Raoul Brandon d'intégration des arts décoratifs à un programme d'architecture publique – également sensible dans l'emploi de la mosaïque à l'hôtel des postes – est poussée à une échelle rare pour la ville de Chartres avec les bas-reliefs d'Edouard-Pierre Blin.
2016
2020
La Manufacture du Patrimoine
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