Génie civil ; édifice du génie civil ; gare
Gare
Centre-Val de Loire ; Eure-et-Loir (28) ; Chartres ; Place Pierre Sémard
Pierre Sémard (place)
20e siècle
20e siècle
1933
La ligne de Paris-Montparnasse à Brest connaît une importante modernisation au cours des années 1930, sous l’impulsion de Raoul Dautry qui dirige la compagnie des chemins de fer de l’État : les voies sont élargies et électrifiées, et certaines gares sont rénovées, dont celle de Chartres, afin de faire face à l’accroissement du trafic des voyageurs. L’architecte Henri Pacon – alors auteur des gares du Havre et de Caen, mais aussi designer de locomotives – est chargé de concevoir un projet économique, s’appuyant sur les structures existantes. Lancé en 1928, le projet est plusieurs fois remanié jusqu’à la mise en service des nouvelles installations en 1934.
La nouvelle gare présente un aspect monumental par sa composition symétrique, établie au-devant d’une place en hémicycle. La façade en béton est revêtue de pierre du Poitou, une variation d’appareil et de teinte de la pierre sur les pilastres, les pignons et le corps central soulignant les travées. Le pavillon d’entrée est percé d’une verrière tripartite en claustras de béton armé, et couronnée d’arcs en plein cintre. Aucun élément d’ornement ne vient décorer la façade, à l’exception de l’horloge. Aujourd’hui profondément remaniée, la distribution reprenait celle existant antérieurement : le corps central accueille le vestibule d’accès aux trains et la salle des guichets, tandis que le buffet est situé dans l’aile nord, et le service des bagages au sud. Les locaux à l’étage sont destinés au service de l’exploitation et au logement des agents. Dénaturé, l’intérieur a perdu ses aménagements d’origine qui faisaient la marque des travaux de décorateur de Pacon ; le volume solennel et géométrique du vestibule rend toutefois encore compte de la redevance de l’édifice au style Art Déco des années 1920-1930.
Récemment restaurée, la gare de Chartres est exemplaire, comme celle de Dreux, de l’effort de modernisation d’image entrepris par le chemin de fer entre les deux guerres, face au développement des autres modes de transport. Attentifs au suivi des tendances esthétiques de l’époque – l’Art Déco et le régionalisme – les architectes s’emploient, comme à Chartres, à ce que les gares continuent de revendiquer leur qualité de service public en participant, par leur monumentalité, à la structuration de l’espace urbain.
2019
2020
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