Architecture scolaire ; édifice scolaire ; école ; groupe scolaire
Groupe scolaire Ferdinand-Buisson et cité-jardin des Rochelles
Centre-Val de Loire ; Eure-et-Loir (28) ; Dreux ; 34 boulevard de Juillet ; 1 rue Jean-Poulmarc'h ; 2 rue Louis-Barthou
Juillet (boulevard de) 34 ; Jean-Poulmarc'h (rue) 1 ; Louis-Barthou (rue) 2
20e siècle
20e siècle
1931
La ville de Dreux connaît, entre les deux guerres, un développement démographique et industriel requérant l'aménagement, par la municipalité, de nouveaux quartiers. Le maire, Maurice Viollette, décide après la Première Guerre mondiale la création du quartier des Rochelles, au sud de la gare ferroviaire. Inspiré des cités-jardins réalisées en Angleterre et en Île-de-France, cet ensemble comprend un lotissement de maisons jumelées, un vaste parc public et un groupe scolaire public de six classes. L'étude de ce dernier est confiée, en 1931, aux architectes municipaux Georges Beauniée puis André Sarrut, aussi auteurs du sanatorium de Dreux qui est labellisé Patrimoine XXe siècle.
Le groupe scolaire Ferdinand-Buisson vient fermer à l’est un ensemble urbain organisé autour d'un axe de symétrie est-ouest. Séparée de la cité-jardin par un parc, l'école suit un plan en T rigoureusement symétrique. Édifié sur trois niveaux, le corps principal abrite les équipements communs : chaufferie au sous-sol, hall-bibliothèque, laverie, réfectoire et sanitaires au rez-de-chaussée, et logements de fonctions à l'étage. Deux corps de bâtiment en rez-de-chaussée prennent place de part et d'autre, chacun comportant trois salles de classe disposées en enfilade, et desservies par un couloir équipé de lavabos et de patères. Les cours de récréation – garçons au nord, filles au sud – disposent chacune d'un préau et de toilettes, et sont séparées par le corps principal du bâtiment. La façade de ce dernier, d'une monumentalité assumée, évoque en réduction l'hôtel de ville de Villeurbanne ou le palais de Chaillot, avec lesquels il partage les colonnes massives élevées sur deux niveaux, et le contraste entre la blancheur du ciment enduit et les ferronneries peintes en noir, dont les dessins géométriques relèvent du style Art déco. Si la statuaire est quasiment absente, deux plaques d'un mètre de côté, rappellent par écrit la visée sociale du programme : « L'avenir des nations est à l'école des peuples » et « Pour la France et l'humanité par la justice ».
Ensemble cohérent par son unité de conception, le quartier des Rochelles offre un bon exemple de la volonté des municipalités de l'entre-deux-guerres de maîtriser leur développement urbain, en recherchant tant l'harmonie architecturale et paysagère que la fourniture d'un programme complet d'équipement aux nouveaux habitants. Le groupe scolaire Ferdinand-Buisson, point d'orgue de cette composition d'ensemble, témoigne – par la rigueur de son plan – des conceptions normalisées et hygiénistes de l'architecture scolaire de la fin de la Troisième République. Son esthétique signale le vœu des élus de faire de l'école un petit palais républicain et atteste de la large diffusion, au début des années 1930, de modèles de style Art déco monumental dont le palais de Chaillot à Paris (1935-1937), reste l’avatar le plus significatif.
2016
2020
La Manufacture du Patrimoine
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