Architecture domestique ; édifice domestique ; demeure ; maison
Maison Militon
Centre-Val de Loire ; Indre (36) ; Châteauroux ; 31 rue des Ponts
Ponts (rue des) 31
20e siècle
20e siècle
1941
Ce petit immeuble est construit sur un plan rectangulaire, composé d’un rez-de-chaussée – considéré par l'architecte comme un sous-sol surélevé – surmonté de deux étages et d'un niveau sous combles. La surface de 350 m² de planchers en fait une maison remarquablement spacieuse, a fortiori dans le contexte de la faiblesse de la construction pendant l'Occupation. La façade côté rue se caractérise par la sobriété de son dessin : seules les discrètes ferronneries des fenêtres et des portes, à l'esthétique évoquant l'Art déco finissant, rappellent le statut et les moyens du commanditaire. Excluant tout ornement, la façade sur jardin est animée par une travée centrale en saillie, traitée en rotonde sur deux niveaux : des colonnes engagées séparent les baies du premier étage, et supportent une terrasse en hémicycle au deuxième étage. L'espace intérieur est remarquable par sa luminosité et le degré de raffinement du second œuvre. L'escalier monumental à double volée, reliant la rue au séjour du premier étage, est plaqué de marbre des Pyrénées et orné de travaux de ferronnerie d'une grande qualité. La pièce de vie est dominée par une imposante cheminée en briques et pierre au décor géométrisé. La grande salle de bains du deuxième étage présente quant à elle une baignoire revêtue de tesselles grises relevées de filets d'or. L'escalier secondaire, en bois, offre enfin un travail de menuiserie attestant du souci attaché par l'architecte aux détails d'exécution.
La maison Militon fournit un exemple rare et remarquable de l'architecture domestique de luxe des années 1940 en région Centre-Val de Loire, en témoignant de la persistance des formes et des matériaux rattachés au style Art déco qui connaît son apogée entre les deux guerres. La dichotomie entre la sobriété affichée à l'extérieur et la mise en scène des espaces intérieurs, dans le contexte de l'Occupation, est également notable. Cette œuvre constitue un jalon atypique dans le parcours de l'architecte Jacques Barge, auteur de réalisations remarquées accompagnant le développement de Châteauroux pendant les Trente Glorieuses.
2016
2020
La Manufacture du Patrimoine
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