Génie civil ; ouvrage d'art ; pont
Pont de Langeais
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; La Langeais ; Chapelle-aux-Naux ; Route départementale 57
Départementale (route) 57
20e siècle
20e siècle
1935 ; 1937 ; 1949 ; 1950
À l'instar de nombre de ponts franchissant la Loire, l'ouvrage d'art reliant les communes de Langeais et de La Chapelle-aux-Naux, à l'ouest de la Touraine, connaît une histoire mouvementée. Inauguré pour la première fois en 1849 sur les plans de l'architecte Phidias Vestier, le pont de Langeais est reconstruit à deux reprises jusqu'en 1888 : d'une portée de 357 m., il comprend cinq travées séparées par des piles en maçonnerie reposant dans le lit du fleuve. Au-dessus de chacune de ces dernières se dresse une arche en maçonnerie de style néoclassique, structurellement superflue mais concourant à la monumentalité de l'ouvrage d'art. Le choix d'un pont suspendu autorise des travées de plus longue portée limitant le nombre de points d'appui intermédiaire, dont la construction au milieu du fleuve s'avère délicate.
L'accroissement du trafic routier amène le département d'Indre-et-Loire à engager, entre 1935 et 1937, d'importants travaux de renforcement du pont de Langeais. Le tablier et le système de suspension sont remplacés par l'entreprise Baudin-Châteauneuf, établie dans le Loiret, mais dont l'expertise est alors convoquée au niveau mondial. C'est à l'occasion de ce chantier que les pylônes néoclassiques sont remplacés par des arcs néo-gothiques conférant au pont son aspect actuel ; on ignore si un architecte a participé à leur étude, ou si le dessin a été choisi par les ingénieurs de Baudin-Châteauneuf. Plus épais que le dispositif d’origine, les nouveaux pylônes en béton armé sont formés de deux tourelles reposant sur des culots, et reliées entre elles par une frise de petits arcs ajourés, à la manière d’une galerie couverte.
Cet anachronisme revendiqué s'inscrit dans le contexte du développement touristique de la vallée de la Loire, ponctuée par les châteaux de la Renaissance. Les tourelles néo-gothiques du pont suspendu de Langeais font ainsi écho au château situé dans le village tout proche, tout en renvoyant à la forme des ponts-levis inscrite dans l'imaginaire collectif. Éloignée des conceptions rationalistes en vogue entre les deux guerres, cette formule paraît avoir localement séduit : dynamité le 19 juin 1940 pour couvrir la retraite de l'armée française, le pont de Langeais est reconstruit à l'identique entre 1949 et 1950.
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