Architecture religieuse ; édifice religieux ; édifice religieux chrétien ; église
Chapelle de la maison de retraite des Petites Soeurs des Pauvres
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Tours ; 9 boulevard Preuilly
Preuilly (boulevard) 9
20e siècle
20e siècle
1972 ; 1975
Installée à Tours depuis 1846, la congrégation des Petites Sœurs des Pauvres procure des soins aux personnes âgées démunies. En 1969, les sœurs hospitalières décident de faire construire une maison de retraite de 90 lits et s’adressent aux architectes Jean et Michel Marconnet. Les deux frères ont fondé une agence d’architecture à Tours au début des années 1960 et conduisent, seuls ou de concert, des chantiers dans la région tourangelle mais également à Nancy et à Toul. Les travaux de la maison de retraite des Petites Sœurs des Pauvres sont réalisés de 1971 à 1975.
La chapelle de l’établissement est située dans le jardin de l’institution, en retour du bâtiment principal qui en commande l’accès par un vestibule. L’édifice se signale par la souplesse de ses formes courbes obtenues grâce à l’emploi du béton qui compose la structure de l’édifice. A l’extérieur, les architectes ont créé un voile de béton blanc qui se retrousse à chacune de ses extrémités. Aveugle sur le jardin, il est largement ouvert côté rue par une grande verrière en dalles de verre coloré ; elle inonde de lumière le volume intérieur de la chapelle, et est complétée par un oculus placé au-dessus de l’autel. L’espace liturgique épouse les courbes du volume de la chapelle. Une tribune, en béton brut, surmonte l’entrée. Les panneaux de béton sont laissés nus, conférant à l’espace une puissante minéralité rugueuse. La simplicité du mobilier – un autel en béton blanc, des bancs en bois clair – souligne le dépouillement du lieu de culte.
La chapelle des Petites Sœurs des Pauvres de Tours témoigne de la rupture esthétique qui s’opère avec les formes traditionnelles des églises au cours des Trente Glorieuses. Les prescriptions du concile Vatican II modulent le nouvel espace liturgique : rapprochement des fidèles de l’autel, valorisation du sanctuaire par la lumière naturelle, sobre esthétique fondée sur l’emploi de matériaux usinés (structures en béton préfabriquées, dalles de verre). La chapelle illustre, en outre, l’activité bâtisseuse des frères Marconnet dans plusieurs villes de France et l’influence qu’exercèrent sur leur production les œuvres de Le Corbusier, en particulier ses édifices religieux.
2016
2020
La Manufacture du Patrimoine
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