Urbanisme et espaces aménagés ; secteur urbain ; secteur urbain concerté
Cité-jardin des Bords de Loire
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Tours ; Proudhon (avenue) ; Docteur-Chaumier (rue du)
Avenue Proudhon ; rue du Docteur-Chaumier
20e siècle
20e siècle
1926 ; 1930
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la municipalité de Tours initie la construction de logements destinés aux populations modestes. Créé en 1921, l’Office public municipal d’Habitations à Bon Marché organise à l’été 1927 un concours pour la construction d’une seconde cité-jardin tandis que s’achève celle de la cité Belle à la périphérie sud de la ville. Le jury retient le projet d’Hector Caignart de Mailly (1882-1975) qui conduit les travaux de la cité Belle et dispose d’une solide expertise en matière de cité-jardin. Les travaux débutent à l’automne 1928 et sont achevés au cours de l’hiver 1930-1931.
Implantée sur un vaste terrain de près d’un hectare au nord-ouest de Tours, la cité-jardin est construite, comme son nom l’indique, au bord de la Loire à la limite de la ville. Le lotissement est organisé autour d’une grande cour-jardin bordée sur trois côtés d’immeubles d’habitation à quatre niveaux. Des pavillons jumelés sont installés sur le pourtour de la parcelle. Ces derniers sont destinés aux familles nombreuses tandis que les immeubles sur la place centrale comprennent plutôt des logements de deux ou trois pièces. Caignart de Mailly accorde beaucoup de soin au traitement des façades. Immeubles et pavillons déclinent les mêmes contrastes de matériaux et de couleurs : socle en moellons apparents traités à la manière rustique, enduits de teinte ocre pour le reste du mur. La brique, employée pour les encadrements des baies et les souches des cheminées, joue un rôle décoratif dont les références sont empruntées à l’architecture française de la fin de la Renaissance. En outre, Caignart de Mailly combine références à l’architecture tourangelle et parisienne. Si les toits d’ardoise sont propres à la Touraine, les moellons apparents en façade évoquent l’architecture francilienne.
La cité des Bords-de-Loire est un exemple représentatif des cités-jardins édifiées au cours de l’entre-deux-guerres pour offrir aux classes populaires un habitat sain, dans un cadre paysager et architectural de qualité. Le regroupement des logements autour d’une cour, en outre, est caractéristique des logements sociaux du début du XXe siècle. La cité-jardin témoigne, par ailleurs, de la vitalité du monde ouvrier et cheminot à Tours. Avec les cités Beaujardin, Jolivet et Belle, elle présente un paysage typique de l’habitat social des zones périurbaines dont le développement est propre aux villes françaises du XXe siècle.
2016
2020
La Manufacture du Patrimoine
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