Architecture artisanale commerciale et tertiaire ; édifice artisanal commercial ou tertiaire ; hôtel de voyageurs
Grand Hôtel
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Tours ; 9 place du Général Leclerc
Général Leclerc (place du) 9
20e siècle
20e siècle
1927 ; 1928 ; 1931
Le développement de la ville de Tours entre les deux guerres mondiales est soutenu par l'accroissement du tourisme, favorisé par la qualité des infrastructures routières et ferroviaires et un patrimoine architectural abondant dans la vallée de la Loire. Le marché local de l'hôtellerie s'adapte par conséquent à l'émergence des tours-opérateurs et à l'arrivée d'une clientèle riche et exigeante, réclamant un hébergement confortable et décoré selon la mode de l'époque. C'est dans ces circonstances que l'homme d'affaires Paul Bernheim commande en 1924 l'étude d'un hôtel de luxe à l'architecte tourangeau Maurice Boille : situé dans le cœur commerçant de la ville, l'immeuble fait face à la gare reconstruite un quart de siècle plus tôt par Victor Laloux dont Boille fut l'élève. L'aménagement intérieur, mobilier compris, est quant à lui confié au décorateur Pierre Chareau, qui compte parmi les artistes les plus reconnus du Mouvement moderne.
Ardoise
Le Grand Hôtel de Tours est édifié sur une parcelle triangulaire à l'angle de la place du Général-Leclerc et de la rue de Bordeaux, et s'offre immédiatement au regard des voyageurs sortant de la gare. Construit en pierre, il présente cinq niveaux d'élévation, couverts par une toiture d'ardoise à pans brisés. Articulées par un pan coupé monumentalisé, les façades sont percées, au rez-de-chaussée, de vastes vitrines commerciales ; deux marquises aux ferronneries finement ouvragées soulignent l'angle ainsi que l'entrée de l'hôtel, sur le flanc oriental. L'ornementation extérieure est relativement restreinte afin de faciliter l'intégration visuelle avec les façades néoclassiques du boulevard Heurteloup tout proche : le dessin des garde-corps et les efflorescences des bandeaux et des frontons sculptés inscrivent cependant le Grand Hôtel dans le style Art déco caractéristique des Années folles. L'espace intérieur conçu par Chareau a été fortement remanié au début des années 1960, le mobilier d'époque ayant été dispersé et la salle des fêtes transformée en supermarché. Les surfaces des murs et des sols, ainsi que le départ de l'escalier principal aux dessins géométriques sont cependant encore dus au célèbre décorateur.L'œuvre de Maurice Boille et de Pierre Chareau présente donc un caractère hybride qui renforce son intérêt. Dialoguant tant avec l'ordonnancement néoclassique du boulevard Heurteloup qu'avec la façade monumentale de la gare de Laloux, ses extérieurs s'inscrivent avec souplesse dans le paysage tourangeau, tout en affichant les ornements caractéristiques de l'Art déco. Plus avant-gardiste, l'aménagement intérieur compte parmi les œuvres majeures de Pierre Chareau, figure de premier plan de l'architecture moderne en France, le Grand Hôtel précédant de quelques mois sa réalisation la plus connue, la Maison de Verre, à Paris.
L'œuvre de Maurice Boille et de Pierre Chareau présente donc un caractère hybride qui renforce son intérêt. Dialoguant tant avec l'ordonnancement néoclassique du boulevard Heurteloup qu'avec la façade monumentale de la gare de Laloux, ses extérieurs s'inscrivent avec souplesse dans le paysage tourangeau, tout en affichant les ornements caractéristiques de l'Art déco. Plus avant-gardiste, l'aménagement intérieur compte parmi les œuvres majeures de Pierre Chareau, figure de premier plan de l'architecture moderne en France, le Grand Hôtel précédant de quelques mois sa réalisation la plus connue, la Maison de Verre, à Paris.
2016
Privé
2020
La Manufacture du Patrimoine
Dossier individuel