Architecture religieuse ; édifice religieux ; édifice religieux chrétien ; église
Église des Peuples-du-Monde (paroisse Saint-Jean-Bosco)
Centre-Val de Loire ; Loiret (45) ; Orléans ; Quartier de l’Argonne ; 140 rue de l’Argonne
Argonne (quartier de l') ; Argonne (rue de) 140
20e siècle
20e siècle
1961 ; 1963
Le quartier de l’Argonne, au nord-est du centre-ville d’Orléans, compte parmi les premières grandes opérations d’habitat social mises en œuvre dans la préfecture du Loiret, dès la fin des années 1950. Le plan d’urbanisme du secteur prévoit la réalisation en son centre d’une église dont le financement serait partiellement assuré par des dommages de guerre dus en compensation de la perte de l’église Saint-Paul, détruite en 1940. La municipalité, le diocèse et la coopérative de Reconstruction des Églises s’accordent pour confier la conception du nouvel édifice, situé à l’angle de la rue de l’Argonne et de la rue du Grand-Villiers, à l’architecte Paul Winter. Terminée en 1963 au terme de deux années de travaux, l’église est placée sous le vocable de Saint-Jean-Bosco. Depuis 2013, cette titulature a été complétée par une dédicace aux peuples du monde.
Le programme de ce centre paroissial se compose, en plus de l’église et de sa sacristie, d’une maison paroissiale à usage de presbytère et de salles de réunion, située sur le flanc de la rue de l’Argonne. L’église est formée d’un volume cylindrique principal de 22 m. de diamètre, accueillant la nef, et dans lequel est imbriqué un second volume triangulaire faisant saillie au sud-ouest, accueillant quant à lui le chœur. Les murs extérieurs sont construits en béton armé et doublés d’un appareillage en pierre de tuffeau ; le béton n’est laissé nu que pour les trumeaux séparant les verrières, et l’imposant clocher s’élevant à l’angle des deux rues. Formé de deux flèches coiffées par un beffroi portant les cloches, il enserre à sa base un bas-relief figurant Saint Jean Bosco relevant un enfant nécessiteux. Deux portes d’entrée situées de part et d’autre donnent accès à la nef, dont le soubassement est également paré de moellons. La moitié orientale des parois est sertie de vitraux colorés formant des motifs géométriques. La structure du bâtiment est exprimée avec franchise sur la partie supérieure des murs de la moitié occidentale, laissés en béton brut de décoffrage, ainsi que sur le plafond à caissons traversé par les poutres obliques soulignant le triangle du chœur imbriqué dans le cylindre de la nef. Légèrement surélevé, le sanctuaire donne accès d’un côté à la sacristie, et de l’autre au baptistère.
L’église du quartier de l’Argonne rend compte, par son plan circulaire, de la révolution de l’architecture religieuse face aux changements de liturgie, qui seront entérinés en 1962 par le concile Vatican II. Pensée comme élément central d’un nouveau quartier, elle réinterprète dans un langage contemporain les éléments traditionnels d’un édifice du culte, tels que le clocher, les vitraux, le décor sculpté. Cette œuvre aboutie, cohérente et expressive, s’accommode en outre de l’exigence de l’époque d’une construction rapide et à moindre coût.
2016
2020
La Manufacture du Patrimoine
Dossier individuel