Architecture industrielle ; usine ; usine de produits chimiques ; usine de produits pharmaceutiques
Laboratoires Sandoz
Centre-Val de Loire ; Loiret (45) ; Orléans ; avenue du Champ-de-mars
Champ-de-mars (avenue du)
20e siècle
20e siècle
1949 ; 1953
Jugée par le gouvernement français trop proche de la frontière franco-allemande, l’usine pharmaceutique alsacienne Sandoz est délocalisée à Orléans en 1939. Après la guerre, l’entreprise envisage d’agrandir ses locaux en bâtissant notamment un laboratoire pour la recherche entre 1947 et 1953. La firme fait appel à Jean Tschumi (1904-1962) qui, depuis 1946, travaille à la construction de ses laboratoires de Noisy-le-Sec. L’architecte œuvre depuis 1937 entre la Suisse d’où il est originaire, et la France, pays de sa formation. Il est sollicité de nouveau en 1961 pour agrandir les bâtiments construits quelques années auparavant.
Situé en bord de Loire, le terrain offre des abords dégagés favorables à la visibilité du bâtiment mais se trouve en zone inondable. Pour cette raison, probablement, Tschumi juche son bâtiment sur vingt-deux piliers de béton. Le volume présente des façades identiques développées suivant un modèle en grille. Ce système rationaliste est fondé sur un module de baie en béton de près de 4 m. de hauteur pour les trois niveaux principaux. De la sorte, la lumière circule en abondance dans les trois plateaux regroupant les chaînes de production. L’écriture architecturale de l’édifice transforme l’usine et son laboratoire en un immeuble moderne inspiré par les constructions de Mies van der Rohe dans la trame des façades et par les bâtiments de Le Corbusier auquel l’assise sur pilotis fait référence.
Le paquebot industriel de Jean Tschumi offre une synthèse des traits d’époque les plus marquants de la seconde moitié du XXe siècle. La rationalité (l’organisation interne suit l’organigramme de l’entreprise Sandoz) et la standardisation, issue de l’industrialisation des modes de production du béton, contribuent à l’épanouissement d’une architecture réglée par des modules et des gabarits à la manière du laboratoire Sandoz. L’édifice de Jean Tschumi illustre, par ailleurs, la plasticité puissante du béton mis en œuvre brut de décoffrage. Il est l’exemple de la séduction opérée par l’esthétique des formes pures sur un nombre considérable d’architectes européens après 1945.
2015
2020
La Manufacture du Patrimoine
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