Urbanisme et espaces aménagés ; secteur urbain ; secteur urbain concerté ; lotissement
Lotissement du cirque Amar – Maison des Frères Amar
Centre-Val de Loire ; Loir-et-Cher (41) ; Blois ; 41, 43, 45 et 47 rue de la Sourderie
Sourderie (rue de la) 41, 43, 45 et 47
20e siècle
20e siècle
1936 ; 1967 ; 1974
Installée depuis le début des années 1930 à Blois, où elle fait relâche durant l’hiver, la troupe du cirque Amar s’établit durablement en 1933 quand est construite la villa des quatre frères qui en assure la direction. Leur établissement se pérennise en 1936 avec la construction de quatre maisons rue Sourderie pour chacun des quatre frères. René Erre, architecte blésois actif depuis 1921, est sollicité pour ces travaux. Il construit par la suite, dans l’impasse voisine, onze pavillons pour le personnel du cirque, noyaux du « lotissement Amar ».
Mitoyennes et identiques, les quatre maisons composent un front architectural uniforme. Elles adoptent les codes architecturaux de la maison pavillonnaire. Chacune est précédée d’une allée et dégagée à l’arrière par un jardin. Leur soubassement est destiné au garage à voiture, au cellier et à la buanderie. Un escalier extérieur conduit au premier étage où se trouvent les pièces d’habitation également réparties au second. Assises sur un socle en meulières, les façades sur rue, simplement enduites, sont ornées d’une épaisse corniche moulurée courant sous la ligne du toit-terrasse. La composition des élévations est agrémentée par la saillie des balcons et des perrons dont la blancheur rompt avec le gris de l’enduit. A l’inverse, les façades sur jardin sont traitées sobrement et ne présentent aucun élément particulier. Bien que bâties avec les mêmes matériaux, suivant des procédés de construction standardisés, les quatre maisons des frères Amar se distinguent des ensembles pavillonnaires bâtis dans le quartier par une physionomie plus soignée. Leurs proportions sont plus harmonieuses et les masses articulées avec plus de finesse.
Rare témoignage d’un programme architectural commandé par des artistes forains, les quatre maisons des frères Amar forment un ensemble architectural soigné au sein de la « cité Amar » qui vit le jour dans le même temps. Par ailleurs, ces maisons reflètent l’esprit de famille qui anime la troupe du cirque Amar et la tentation de la sédentarisation qui touche une partie des populations itinérantes. Elles constituent également un parallèle singulier avec les cités ouvrières de la première moitié du XXe siècle lesquelles adoptent parfois une architecture identique, marquée par les formes simples et épurées du courant moderniste, notamment certaines cités minières influencées par les écoles architecturales de l’Europe du Nord. Enfin, ces maisons constituent un élément remarquable de la production de René Erre, architecte blésois dont l’œuvre construit reste assez peu connu.
2016
2020
La Manufacture du Patrimoine
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