Architecture religieuse ; édifice religieux ; édifice religieux chrétien ; église
Église Notre-Dame-des-Rottes
Centre-Val de Loire ; Loir-et-Cher (41) ; Vendôme ; Les Rottes ; rue Georges-Clémenceau
Rottes (quartier des) ; rue Georges-Clémenceau (rue)
20e siècle
20e siècle
1964 ; 1968
En 1960, l’évêché commande l’église Notre-Dame-des-Rottes pour la nouvelle paroisse du quartier des Rottes qui sort de terre au nord de Vendôme de 1959 à 1966. L’architecte tourangeau Michel Marconnet est chargé de sa réalisation et travaille en étroite collaboration avec le sculpteur Louis Leygue (1905-1992) qui conçoit le mobilier liturgique. La construction est achevée en 1964.
L’église adopte un plan ovale de 34 m. sur 24 m. dont le pourtour est scandé de dix-sept piliers en béton armé soutenant une coupole ovale. Elle est constituée d’un voile de béton de 7 cm. d’épaisseur représentant une surface de 800 m². Seule la chapelle baptismale se détache du plan de l’église. Son volume circulaire constitue le socle du clocher formé de trois lames de béton de 25 m. de hauteur, convergeant à leur sommet qui est marqué d’une croix en fer forgé. Un perron protégé par un auvent de béton marque l’entrée de l’église. En partie haute, les murs sont percés de vitraux en dalles de verre coloré. Ils éclairent un espace à la minéralité marquée par le béton laissé brut de décoffrage. Le mobilier liturgique reprend cette dominante minérale à l’instar du maître-autel constitué de deux blocs de pierre de Pontijou (Loir-et-Cher), œuvre de Louis Leygue. Le sculpteur a également réalisé le crucifix en plexiglas au Christ de cuivre jaune reposant sur un piètement en laiton. Outre l’église, le programme prévoit la construction d’une sacristie et d’une maison paroissiale accueillant les activités religieuses.
L’église Notre-Dame-des-Rottes illustre la rupture esthétique insufflée par le concile Vatican II (1962-1965) dans la conception des lieux de culte. L’édifice se signale dans le paysage urbain par l’originalité de sa forme ovale et l’élan de son clocher. Le fidèle est placé au cœur du dessin de l’église dont l’espace unique favorise le rapprochement de la nef et de l’autel. Résolument inscrite dans les pratiques de son époque de construction, par l’emploi du béton brut de décoffrage, l’architecture de l’église emprunte au brutalisme l’éloquence des formes rugueuses. La libération des formes facilitée par l’emploi du béton et l’expressivité du matériau concourent à la pratique d’une liturgie débarrassée de ses apprêts, proche du croyant, dans l’esprit de réforme qui imprègne l’Église catholique dans la seconde moitié du XXe siècle.
2016
2020
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