Architecture domestique ; édifice domestique ; demeure ; immeuble
"Immeubles "Les Peignes""
Grand Est ; Ardennes (08) ; Sedan ; avenue Maréchal-Leclerc
20e siècle
20e siècle
1952 ; 1953
En mai 1940, un tiers du centre ancien de Sedan disparaît sous les bombes des forces françaises et britanniques, qui cherchaient à ralentir la progression de l’armée allemande. A la Libération, le MRU nomme Jean de Mailly architecte chef de groupe pour la reconstruction de Sedan. Le long de l’avenue Leclerc, il implante un ensemble d’immeubles qui se démarque des autres. Trois bâtiments rompent en effet avec l’alignement sur la rue, pour s’orienter plein sud et bénéficier à la fois d’un ensoleillement maximum, mais aussi de vues sur le canal et l’avenue. Cette position en épi explique peut-être le surnom de “Peignes” qui leur a été attribué ultérieurement, à moins qu’il ne soit dû aux claires-voies qui éclairent les cages d’escalier sur toute la hauteur.
La liaison entre les trois immeubles des “Peignes” est assurée le long de l’avenue Leclerc par une aile basse comportant un rez-de-chaussée à usage commercial et un étage destiné à l’habitation des commerçants. Un portique protège les piétons des intempéries. Le front de rue est ainsi maintenu même si les trois bâtiments principaux s’en détachent pour mieux répondre à la préoccupation hygiéniste d’accès à la lumière, à l’air – les bâtiments sont distants d’environ 25 mètres – et à la nature. Les escaliers sont rejetés sur les côtés, ce qui présente plusieurs avantages : éclairage naturel des cages d’escalier par des claires-voies, plateaux d’un seul tenant plus faciles à aménager, rationalisation du nombre de services qui sont communs à tout l’étage. Tous les appartements sont desservis à chaque étage par une seule coursive que l’architecte choisit de surbaisser par rapport au niveau du sol des appartements afin de garantir l’intimité des habitants lors du passage des voisins. Si le quartier reconstruction de Sedan recherche la continuité avec le centre ancien, l’ensemble des “Peignes” apparaît en revanche comme une œuvre plus personnelle, affichant pleinement son appartenance à l’architecture moderne.
2000
2020
Préault Clémence
Dossier individuel