Architecture religieuse ; édifice religieux ; édifice religieux chrétien ; église
Église Saint-Vincent-de-Paul
Grand Est ; Bas-Rhin (67) ; Strasbourg ; 2 avenue de la Normandie
Normandie (avenue de la) 2
20e siècle
20e siècle
1962 ; 1964
La construction des premiers grands immeubles de la cité de la Canardière à la Meinau est lancée en 1956. Dès 1959, elle réunit près de 7 000 habitants et constitue l’ensemble immobilier le plus étendu de la ville. À cette époque, les chrétiens de religion catholique de la Meinau fréquentent principalement l’église Saint-Amand. Par décret du 29 juillet 1959, Monseigneur Weber, évêque de Strasbourg, détache la partie sud de la paroisse Saint-Amand, dont la cité de la Canardière, et l’érige en circonscription paroissiale indépendante, sous le nom de Saint-Vincent-de-Paul. Un autre décret du même jour de l’évêque de Strasbourg nomme M. Paul Broder, précédemment curé de Gundershoffen (1955-1959), au titre de curé de Saint-Vincent-de-Paul. L’abbé Broder prend ses fonctions le 1er septembre 1959 et s’installe le même jour dans l’immeuble de la place de l’Île-de-France qui sera longtemps la résidence du curé. Dès la construction des premiers immeubles, les services compétents du diocèse obtiennent de la Ville de Strasbourg la réservation d’un terrain de 80 ares au cœur de la Canardière, le long de l’allée Schach, devenue plus tard l’avenue de Normandie. En raison des conditions précaires du culte, il est décidé d’y construire une église provisoire sans tarder. On opte pour une église carrée de 20 mètres sur 20 mètres, de trois cents places assises, en préfabriqué. Les travaux s’étendent de juillet à octobre 1959. Le 18 octobre 1959, Monseigneur Neppel, vicaire général, bénit solennellement l’église provisoire, puis installe liturgiquement le premier curé, en présence des notabilités civiles et religieuses. Les meubles sont d’origines diverses. La statue de la Vierge à l’enfant, qui trône aujourd’hui dans l’église actuelle, y figure déjà. Le premier vicaire de la paroisse, l’abbé Pierre Aby, originaire de Colmar, est nommé en novembre 1959. À la même époque, une chorale est constituée par des personnes de bonne volonté, habitant la cité. Elle anime pour la première fois la messe solennelle de la Toussaint en 1959, puis le premier Noël de cette même année. La paroisse prend rapidement sa vitesse de croisière : catéchistes bénévoles au groupe scolaire de la Canardière, conseil de fabrique, association de construction de
L’église Saint-Vincent-de-Paul et sa tour clocher sont édifées sur le côté est de la place de l’Île-de-France. Un parc est aménagé à l’arrière du bâtiment. Le plan rectangulaire de l’église comprend le chœur, la nef et les transepts englobés dans un volume à toit plat de 25 x 49 mètres, sur une hauteur de 17 mètres. Le clocher, isolé du bâtiment, et formé d’une tour ajourée de 28 mètres surmontée d’une croix. L’église Saint-Vincent-de-Paul et la tour clocher sont construites en béton armé. Toutes les façades de l’église sont remplies, en partie supérieure, de verrières de Léon Zack évoquant des nuages, incrustées entre les poteaux et poutres de la structure. L’église est précédée d’un porche par lequel on pénètre dans la partie basse de l’édifice formant narthex et recueillant la cuve baptismale. La porte en bois ouvrant le rez-de-chaussée confère un caractère monumental à l’entrée. Le rez-de-chaussée abrite la sacristie, une chapelle, et des dépendances. De larges gradins conduisent à la partie haute, assurant la liaison entre les deux volumes et l’unité de l’ensemble. L’église de 1 000 places occupe l’étage sous la charpente en béton armé apparente. Le plafond, réalisé avec des éléments en ciment, contraste par sa couleur sombre et son décor sculpté avec la blancheur et la sobriété des autres parties de l’édifice. Prenant la forme d’un rectangle allongé s’avançant dans la nef, le long podium de marbre blanc situé au milieu laisse sur les deux côtés deux larges allées occupées par des bancs et l’orgue. Le podium supporte un autel monolithique dont les faces ont été sculptées par Maxime Adam-Tessier. L’espace situé à l’arrière de l’assemblée semble avoir été conçu initialement pour accueillir l’orgue et la chorale. Cet espace constitue aujourd’hui un espace de stockage. Les vitraux en dalle de verre de Léon Zack s’étalent comme une vaste fresque lumineuse jouant librement sur les parois de l’église auxquelles elles donnent l’aspect d’une châsse. Ces vitraux rappellent ceux de l’église de Sausheim de l’église Saint-Christophe (Polygone, Strasbourg).
2004
2020
Eberhardt S.
Dossier individuel