Architecture religieuse ; édifice religieux ; édifice religieux chrétien ; église
Église du Sacré-Coeur
Grand Est ; Haut-Rhin (68) ; Mulhouse ; 84 rue de Verdun
Verdun (rue de) 84
20e siècle
20e siècle
1956
La chapelle du Sacré-Cœur, attenante au nord-ouest de l’actuelle église, est construite entre 1929 et 1930 dans le quartier du Rebberg par l’entrepreneur Nitsch. Le quartier de la chapelle est bombardé en mai 1944, les vitres et vitraux sont soufflés. En 1956, il est décidé de construire une nouvelle église contiguë à la première. Celle-ci, édifiée entre 1956 et 1959 par les architectes André Le Donné et Michael Patout, est consacrée en 1960. Les verrières de l’église sont réalisées par Léon Zack et Janie Pichard en 1958, et celles de la chapelle par Albert Gerrer en 1949.
Située au sud-est de Mulhouse, en-deçà de la voie ferrée reliant Belfort à Bâle, l’église du Sacré – Cœur recouvre une surface comprenant deux secteurs urbains : un passage le long de la ligne de chemin de fer et un secteur résidentiel qui s’étend sur les pentes du dernier contrefort du Jura, le « Vignoble », tout en propriétés verdoyantes. De l’extérieur, le bâtiment s’apparente aux villas situées dans le quartier. Seules les ouvertures mansardées reproduisant le plein cintre et abritant les vitraux de la nef indiquent la destination de l’édifice. Isolée de l’église, la flèche s’élève à 37 mètres de hauteur. L’église du Sacré-Cœur est construite en béton brut selon un plan rectangulaire de 37 mètres de longueur sur 21 mètres de large. L’ossature est constituée de poteaux rectangulaires reposant sur des puits en gros béton. À l’angle sud-est, se trouve le clocher hors-œuvre, surmonté d’une croix. Les quatre murs de la tour sont percés en partie supérieure d’une grande baie rectangulaire avec vitraux. La mosaïque en basalte du parvis représente le Chrisme, c’est-à-dire le monogramme du Christ, composé de la première et de la dernière lettre de l’alphabet grec (l’alpha et l’oméga) symbolisant le commencement et la fin, et des lettres grecques du mot Christ : le khi X et le rô P. L’entrée de l’église s’effectue sous un porche vitré à piliers de béton. Le vestibule est occupé par le baptistère, dont le couvercle en maillechort est réalisé par Léon Zack, ainsi que par l’œuvre d’art de Jean-Pierre Sauvegrain symbolisant la Résurrection. La luminosité du vestibule, accentuée par le plafond peint de couleur jaune, est ouvert sur le jardin par de larges baies. Cette ouverture favorise un dialogue entre la lumière du vestibule et l’atmosphère sacrale de l’intérieur de l’église. La nef, constituée d’un seul vaisseau, est plafonnée d’un caissonnage en losanges de béton. Les traces bouchées sont laissées apparentes, de même que sur l’ensemble des éléments structurels du bâtiment. Le plafond, couvrant une portée libre de 21 mètres, est formé par un entrecroisement de poutres faisant fonction de raidisseurs. La hauteur de la nef est de huit mètres environ. Ses murs latéraux, percés d’une longue baie continue ornée de vitraux en dalles de verre de Léon Zack, invitent au recueillement. Le podium est constitué par un large emmarchement présentant un pavement-mosaïque réalisé par Irène Zack, la fille de Léon Zack. Le podium est encadré par quatre poteaux circulaires se prolongeant en sous-sol dans la salle d’œuvres et constituant l’essentiel de l’armature de l’édifice. Ces colonnes soutiennent la tour lanterne qui s’élève à 18,50 mètres du sol, animée par les vitraux abstraits de Janie Pichard formant le lanterneau. Le chœur, marqué par un corps carré plus élevé couvert de marbre blanc, contraste avec le marbre noir du sol de l’église. L’autel est constitué d’un bloc de marbre blanc sculpté par Léon Zack. La lumière apportée par la couronne de vitraux de Janie Pichard est centrée sur l’autel. Elle anime l’intérieur de l’édifce de rayons rouges, jaunes, verts ou violets selon l’heure de la journée. La chapelle, bâtie en 1930, occupe le premier étage ainsi que le comble de l’édifice. Le terrain, fortement en pente, a permis cette particularité. La façade aux lignes sobres se déploie derrière un jardin à la française. Le fronton, inspiré du style grec, est orné d’un bas-relief en béton, représentant une croix rayonnante. Une passerelle permet d’accéder à l’entrée. Deux escaliers menant au rez-de-chaussée l’encadrent. La chapelle comprend un rez-de-chaussée abritant le presbytère et des salles de réunion. À l’étage, elle est constituée d’une grande salle, qui communique avec l’église su Sacré – Cœur. La voûte de la chapelle s’élève en vaste cintre jusqu’aux combles. Le côté nord se trouve prolongé par le chœur. Le constructeur Nitsch a habillé le mur de quelques arcs à doubleaux en faible relief. Se succédant et encadrant les fenêtres à une certaine distance, ces arcs forment ainsi des travées imaginaires qui donnent un aspect élancé et gracieux à l’ensemble. Dès son origine, la chapelle du Sacré-Cœur témoigne d’une modernité à tous points de vue, dans ses autels en céramique, ses ferronneries et son chemin de croix. Les murs roses contrastent avec la céramique bleu-clair de l’autel réalisée par Maurice Dhomme. Une statue de la Vierge réalisée par Alphonse Keck d’Eguisheim en 1932 ainsi qu’un chemin de croix de René Kuder sont disposés sur l’autel latéral de la Vierge. La chapelle est considérée comme provisoire dès sa construction car elle ne permet d’accueillir que 300 des quelques 5 000 catholiques de la paroisse.
2004
Privé
2020
Eberhardt S.
Dossier individuel