Porte de Bâle

Dénomination de l'édifice

Urbanisme et espaces aménagés ; secteur urbain ; quartier

Titre courant

Porte de Bâle

Localisation

Grand Est ; Haut-Rhin (68) ; Mulhouse ; 5 porte de Bâle

Adresse de l'édifice

Bâle (porte de) 5

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1950 ; 1955

Auteur de l'édifice

Description historique

Lors de la Seconde Guerre mondiale, 500 immeubles sont détruits et 4 672 sont endommagés à 75 % à Mulhouse. Des baraquements sont livrés par le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Une aide financière est également versée à l’office public de H.B.M. Des sociétés d’économie mixte sont créées pour favoriser l’accession à la propriété et pour ne pas abandonner l’ensemble de l’urbanisation aux promoteurs privés. 2800 logements par an sont édifiés. Les nouveaux immeubles de l’ensemble de la Porte de Bâle sont conçus dans le cadre de la restructuration du quartier de la gare conduite par le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme après les destructions de 1944. Le conseil municipal examine et approuve à l’unanimité l’avant-projet de reconstruction et d’aménagement de la ville le 13 juillet 1946. Le projet de Daniel Girardet et Pierre Lauga est retenu car il offre une grande rapidité d’exécution. Les travaux débutent en juillet 1950. Trois côtés de la place, les plus proches du centre-ville, sont achevés à l’automne 1952. Les travaux aboutissent en 1955, avec le bâtiment Écran.

Commentaire descriptif de l'édifice

L’ensemble de la Porte de Bâle est édifié sur les terrains des anciennes fortifications militaires démantelées à partir de 1807. D’un point de vue géographique, il se situe au centre de l’agglomération mulhousienne. Les architectes Daniel Girardet et Pierre Lauga conçoivent une place centrale rectangulaire située en retrait de l’ancienne Baseltor médiévale (Porte de Bâle) bordée de nouvelles constructions. Les architectes ont souhaité conserver les fonctions et la symbolique de l’ancienne entrée de la ville. Il dispose une place ouverte sur quatre grands axes. L’ensemble est constitué de neuf immeubles et 250 appartements. Bien que la Société coopérative de reconstruction de Mulhouse et environs (CORMU) en soit le maître d’œuvre, l’architecture est choisie par le ministère de la Reconstruction et de l’urbanisme qui en assure le pré-financement. L’ensemble urbain de la Porte de Bâle est conçu selon le modèle des fonctionnalistes, ou modernistes, qui préconisent l’invention de formes novatrices dans l’architecture et l’urbanisme à partir des années 1930, comme c’est le cas notamment à Brest et Le Havre. On relève plus particulièrement une fliation avec l’architecture d’Auguste Perret, qui obtient occupe d’ailleurs la fonction de conseiller technique pour la reconstruction de Mulhouse. Les constructions neuves se caractérisent par des lignes droites se distinguant des maisons environnantes. Le système de construction retenu, basé sur le système développé par Auguste Perret, permet de répondre à l’exigence du ministère de la reconstruction et de l’Urbanisme qui demande une grande rapidité d’exécution. La structure des immeubles est composé de béton armé et d’acier, conçu selon les règles établies par les frères Perret pour l’exécution du béton armé apparent. Les immeubles présentent les mêmes proportions ainsi que les mêmes hauteurs. Seul l’immeuble Écran, qui ferme la place, est plus haut. Les trois premiers bâtiments élevés autour de la place sont constitués selon le même schéma de trois étages sur rez-de-chaussée. De l’autre côté du quadrilatère, la réalisation de trois autres édifices est confiée à l’architecte Daniel Girardet par le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Il s’agit de la chaufferie centrale, l’immeuble EDF, aujourd’hui occupé par des professions libérales et du bâtiment Écran. Daniel Girardet sollicite un autre architecte suisse Jean-Marc Lamunière, ancien stagiaire de sont cabinet pendant l’été 1950, pour la réalisation de la chaufferie, ainsi qu’à d’autres jeunes professionnels suisses, notamment Dolf Schnebli, étudiant au Polytechnicum de Zurich, l’auteur de l’immeuble EDF. Dissimulée derrière le bâtiment Écran, la chaufferie centrale destinée à alimenter l’ensemble du quartier, jusqu’à la future Tour de l’Europe (1972). Construit en fond de place en 1955 par Daniel Girardet, l’immeuble Écran se distingue par sa typologie singulière et la modernité de son écriture architecturale. Il est le plus important de l’ensemble et permet de bénéficier d’une belle perspective sur le parc Salvator. Édifié sur pilotis, son mode de construction, spectaculaire pour l’époque, a été décidé à Paris. Il est constitué de trente-cinq logements et deux commerces. Sa composition est inspiré par Le Corbusier. En témoigne les logements desservis par des coursives ainsi que les façades qui n’ont aucune fonction statique. L’utilisation des piliers et des poutres libère les murs de façade de leur fonction portante, acceptant ainsi l’utilisation de larges baies vitrées et permettant l’installation de cloisons mobiles. Les appartements sont composés de trois à cinq pièces destinés à reloger les sinistrés de la Seconde Guerre mondiale. Des commerces, hôtels et restaurants sont établis au rez-de-chaussée. L’immeuble est ensuite cédé à l’Armée de l’Air qui y loge ses gradés et leurs familles. Plus tard, certains appartements son transformés en bureau, notamment au premier étage. Certains Mulhousiens appellent le bâtiment Écran l’Aquarium. En réalité, Daniel Girardet n’achèvera pas les travaux de l’immeuble Écran. En effet, il est destitué de ces fonctions le 13 octobre 1954 en raison du dépassement du coût des travaux, des négligences de l’architecte sur le plan de la conception du projet, et du manque du suivi du chantier.

Date de label

2015

Statut juridique du propriétaire

Public

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2020

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Eberhardt S.

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier individuel