Architecture domestique ; édifice domestique ; demeure ; maison
Villa Picard
Grand Est ; Meurthe-et-Moselle (54) ; Dommartemont ; 1 chemin d'Amance
Amance (chemin d') 1
20e siècle
20e siècle
1956 ; 1958
Dans les années 1950, la famille Picard souhaite faire construire une maison moderne adaptée aux besoins d’une famille de quatre personnes. Pour cela, ils font appel à leur ami, l’architecte nancéien Dominique-Alexandre Louis, qui a notamment travaillé avec les architectes Henri Prouvé et Gaston Schmit. Cette villa fait partie d’une série de remarquables villas en Lorraine, notamment dans la région de Nancy. Pour cette réalisation, les propriétaires choisissent une parcelle arborée sur le coteau sud du plateau de Malzéville à Dommartemont, située à 310 mètres d’altitude, bénéficiant ainsi d'une vue dégagée sur l'agglomération nancéienne. La maison, dite villa Picard, est construite entre 1956 et 1958. L’aménagement intérieur et notamment le mobilier intégré, est confié à l’architecte Robert Anxionnat. L’artiste Camille Hilaire intervient également en réalisant une tapisserie et un grand tapis. Depuis sa construction, la villa n’a subi aucune modification majeure, les propriétaires ayant souhaité préserver au maximum les éléments caractéristiques de son architecture, notamment le mobilier intégré et les aménagements intérieurs.
Les principaux concepts de Dominique-Alexandre Louis tels que la recherche d'un espace fluide et décloisonné, la conception d'une architecture conçue comme un tout, l'interaction entre intérieur et extérieur se retrouvent dans la Villa Picard. L'architecte a recherché un ensoleillement adapté à chaque pièce afin d'ouvrir au maximum la maison vers l’extérieur. La façade principale est à la fois largement vitrée avec notamment de hautes impostes, dégageant ainsi la vue sur la vallée et assurant une luminosité importante, mais également protégée du soleil estival par l’important débord du toit à une seule pente. L’architecte allie les différents matériaux tels que la pierre apparente des murs porteurs, les dalles d’ardoise au sol, le bois vernis des cloisons, des plafonds et des façades, l’acier de la hotte de la cheminée. À cela s’ajoute, des voiles de béton armé et des poteaux d’acier. Il en résulte une maison à la fois moderne et profondément ancrée dans le contexte régional. Louis conçoit un cadre de vie unitaire et harmonieux, où l’aménagement intérieur est un élément à part entière de la composition architecturale. Il établit un plan libre, dans lequel seule la cuisine reste séparée, mais vitrée et en position centrale. Celle-ci est entièrement équipée de mobilier intégré en pin d'Oregon signé Robert Anxionnat. Les rangements participent à la distribution des pièces en assurant un certain cloisonnement. Les sols suivent la pente naturelle du terrain, ce qui place le coin-repas plus haut que le salon, permettant ainsi la vue sur la vallée. La tapisserie réalisée spécialement pour le panneau à droite de la cheminée, séparant la pièce principale et la chambre, ainsi que le tapis du bureau-bibliothèque, sont tous les deux conçus par l'artiste lorrain Camille Hilaire.
Actif à Nancy de 1953 à 1971, Dominique-Alexandre Louis a, durant sa courte carrière, occupé une place particulière dans l’architecture locale. Cette maison individuelle, la première que l’architecte réalise à son propre compte, est représentative de sa réflexion en matière d’architecture domestique. On y retrouve ses principaux concepts tels qu’une architecture conçue comme un ensemble unitaire avec un mobilier intégré, la recherche d’un espace fluide et décloisonné ou encore l’interaction entre intérieur et extérieur. De plus, le fait que les propriétaires aient maintenu la maison dans un état proche de celui d’origine, lui confère un intérêt supplémentaire.
2013
2020
La Manufacture du Patrimoine
Dossier individuel