POP

Plateforme ouverte du patrimoine

Opéra Bastille (Opéra national de Paris)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Architecture de culture recherche sport ou loisir ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir ; salle de spectacle ; opéra

Titre courant

Opéra Bastille (Opéra national de Paris)

Localisation

Localisation

Île-de-France ; Paris (75) ; Paris 12e Arrondissement ; 2 place de la Bastille

Adresse de l'édifice

Bastille (place de la ) 2

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1989

Description historique

Le concours de l’opéra Bastille est organisé en vue de compenser le manque d’équipements à vocation musicale de grande qualité à Paris, au-delà du site historique du palais Garnier. Le programme est alors associé à celui du musée des instruments et du conservatoire qui doivent prendre place dans le quartier de La Villette, aux limites nord-est de la capitale. L’implantation de ces équipements musicaux a donné lieu à une étude recensant les atouts et contraintes de plusieurs sites parisiens, pour la plupart sur les franges de la capitale. C’est finalement le site de la Bastille qui est retenu pour l’opéra. Les trois programmes (cité de la Musique, conservatoire, opéra) sont des projets présidentiels de François Mitterrand, qui s’inscrivent dans la politique des Grands Travaux. Pour l’opéra, l’idée est de construire une salle de grande dimension dans un quartier populaire, avec une plus grande capacité qu’au palais Garnier ; soit 960 000 personnes par an à Bastille au lieu de 366 000 à Garnier (chiffres de 1982). La place de la Bastille est un lieu hautement symbolique de l’histoire nationale. Elle constitue également un jalon sur le grand axe traversant la capitale d’est en ouest de Vincennes à La Défense, marquant son intersection avec le tracé de l’ancienne enceinte de Charles V. La place occupe une position charnière dans l’Est parisien entre les quartiers centraux (le Marais) et l’ancien faubourg Saint-Antoine. Cette place est également un nœud routier, un lieu de passage constant, au cœur d’un quartier particulièrement bien desservi par le réseau du métropolitain. Une gare de desserte de banlieue (Paris-Bastille) occupait depuis le milieu du XIXe siècle le côté oriental de la place. Désaffectée en 1969 suite à la construction du réseau du RER A, elle est détruite en 1984 pour faire place au projet de nouvelle salle d’opéra, cet équipement devant contribuer, là aussi comme à La Villette, au rééquilibrage vers l’Est des institutions culturelles dans la capitale. François Mitterrand souhaite voir s’élever « un opéra ouvert à tous, moderne, mais aussi un lieu d’animation et d’initiation à l’art lyrique, et un événement architectural ». Le communiqué annonçant le lancement du concours international, en novembre 1982, précise quant à lui que « le plus grand prix sera attaché à la qualité architecturale du futur équipement et à son insertion dans le site de la place de la Bastille ». C’est sans doute la volonté de respecter cette ambition qui présidera à la désignation des projets retenus par le jury, avec pour conséquence un résultat inattendu ; celui-ci amena des critiques et des institutionnels (dont le président Mitterrand) à considérer a posteriori le processus du concours comme une procédure inadaptée à la nature de ces Grands Travaux. 744 architectes envoyèrent des contributions dans le cadre de cette compétition. Les projets sur esquisse (vue axonométrique) sont rendus dans des conditions d’anonymat maintenues jusqu’à l’issue de la première phase. Le jury est composé d’architectes et de membres de l’administration, dont François Bloch-Lainé (président de la Mission Opéra Bastille), Massimo Bogianckino (administrateur général désigné de l’Opéra de Paris), Pierre Boulez, Louis Erlo (directeur de l’Opéra de Lyon), Maurice Fleuret (directeur de la Musique et de la Danse au ministère de la Culture), les architectes Mario Botta et Jean Nouvel, parmi d’autres. Suite à la première phase du concours, six projets sont soumis au président de la République : Dan Munteanu, Carlos Ott, Rocco S.K. Yim, Nicolas Hare, Christian de Portzamparc, et enfin Jean-Paul Viguier et Jean-François Jodry. Le jury se réunie du 26 juin au 2 juillet 1983 pour la sélection des projets vainqueurs. Le 3 septembre, François Mitterrand demande des compléments pour trois projets. Le projet de Carlos Ott est choisi le 17 novembre. La tradition veut que le président de la République ait choisi le projet de Carlos Ott en pensant qu’il s’agissait de celui de Richard Meier, dont il appréciait la signature architecturale. Le chantier de l’opéra débute en 1985. Des modifications du règlement d’urbanisme sont effectuées afin de permettre la réalisation du projet lauréat. La hauteur maximale du gabarit est fixée à 48 m., elle est atteinte sur le volume le plus haut de l’édifice. L’inauguration a lieu le 13 juillet 1989, pour le bicentenaire de la Révolution française, à la veille de grandes célébrations sur la place, soit près d’un an plus tard que les délais initialement prévus. La saison inaugurale de l’opéra devait également coïncider avec le programme d’une Exposition universelle à Paris, mais la tenue de cette manifestation internationale a finalement été annulée. Dès les premières années d’utilisation de l’édifice, des difficultés apparaissent en ce qui concerne le placage des façades. Suite à la chute d’une dalle de parement en 1990, l’Etat intente un procès pour malfaçon aux entrepreneurs qui avaient été chargés de ce poste. Les impératifs calendaires pour l’inauguration avait entraîné le collage des plaques de parement au lieu de leur rivetage. Entre 2007 et 2009, suite à la victoire de l’Etat dans ce contentieux, la restauration du parement en granit est réalisée et les filets de sécurité sont retirés. En 2016, une nouvelle salle modulable destinée aux répétitions est construite dans un espace prévu à cet effet mais qui n’avait pas encore été aménagé depuis la livraison de l’opéra.

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

Le projet de Carlos Ott présente un plan dessinant un P, l’aile étant placée sur la rue de Lyon, et le volume elliptique faisant face à la place de la Bastille. L’imposante façade est en léger retrait, elle se distingue par un escalier monumental reliant l’espace public directement à l’étage du foyer. Pour des raisons d’accessibilité et de sécurité, cet escalier n’est malheureusement plus utilisé, ce qui modifie considérablement la perception d’approche en entrant dans l’édifice. Cet escalier est encadré par une porte rectangulaire qui vient rattraper, en front de voie public, l’échelle du bâtiment voisin dit « de la Tour d’argent ». Ce bâtiment de la fin du XVIIIe siècle, qui devait être préservé selon le premier projet présenté par Carlos Ott, a finalement été reconstruit en pastiche afin de reculer légèrement l’alignement et mieux l’inscrire dans l’entrée de la rue de Charenton, et de réorienter la façade davantage en continuité avec la ligne courbe dessinée par l’emprise de l’opéra lui-même. Le gros œuvre a été réalisé en béton armé. L’usage de charpentes métalliques avait été prohibé en raison des contraintes posées par ces structures en cas d’incendie. Ce matériau n’est cependant pas visible depuis l’extérieur. L’édifice présente une imbrication des volumes distincts (hémicycles, cubes, parallélépipèdes) correspondants aux différentes parties constituantes de ce programme. Les éléments sont également identifiables à leur couverture : les ateliers sont couverts de sheds alors que les salles et la grande scène de répétition sont coiffés par trois demicylindres. Ce morcellement en grands et petits volumes est destiné à limiter l’effet de masse de l’ensemble, cependant la composition comme le traitement des surfaces s’impose tout de même dans le paysage urbain. La lecture des fonctions depuis l’extérieur reste possible (demicylindres des salles de spectacles, cubes des cages de scène, façades plates des loges). Les matériaux accompagnent cette lecture, le verre notamment laisse respirer les espaces de circulations et les hautes élévations, le placage de granit contribue quant à lui au renforcement des surfaces planes. Il indique également au passant un édifice dans lequel la lumière ne pénètre pas totalement, la nécessité de contrôler précisément sa diffusion, et son absence total dans les volumes dédiés au déroulement des spectacles. L’édifice s’étend sur 90 000 m². La grande salle peut recevoir 2 700 places. Celle-ci bénéficie d’une acoustique naturelle dont la mise en œuvre a été particulièrement soignée et minutieusement pensée. Une salle de répétition et une salle modulable à caractère expérimental de 600 à 1 500 places complètent les espaces accessibles par le public depuis le foyer et les larges couloirs. Les arrière-scènes comprennent bien sûr d’imposants espaces de dégagement (hauts, bas, latéraux) permettant de manœuvrer les décors. Ces dégagements sont directement reliés à des magasins permettant de stocker les décors. Une Maison de l’Opéra, regroupant une bibliothèque, une discothèque, une vidéothèque, une salle de cinéma, des espaces de réunion, des salles d’exposition, est associée au programme de l’opéra lui-même. Le tout est accessible grâce à un parking de 1 000 places sur 30 000 m². L’ensemble est donc pensé comme une machine entièrement dédiée à l’art lyrique, ultrafonctionnelle, permettant la mise en scène de différents types de représentation. L’opéra Bastille renferme également tous les dispositifs nécessaires à la création de ces spectacles (ateliers de costume, serrurerie, menuiserie, sculpture, résine, peinture, accessoires, quincaillerie et réserves pour les dispositifs scéniques). Cette partie, qui se développe dans l’alignement de la rue de Lyon, est achevée en 1994. Les ateliers sont reliés à l’opéra par un couloir de 150 m. de long. Les dimensions de la circulation obligent à acheminer les plus grands décors en trois chariots. La façade des ateliers présente, en partie basse, une galerie longeant le trottoir et élargissant donc l’espace public. La présence de cette circulation couverte était initialement une réponse à une condition fixée au cahier des charges, puisqu’elle devait servir à prolonger la promenade plantée prévue sur l’ancien ferroduc jusqu’à la mettre en connexion avec la place de la Bastille. Finalement, cette promenade s’achève aujourd’hui avant la parcelle de l’opéra, et la galerie des ateliers a été récemment séparée de l’espace public par une clôture végétalisée. Dans le cadre du projet, le réaménagement de la section de la place de la Bastille dominant le bassin de l’Arsenal était également prévu. Cet espace devait pouvoir accueillir des spectacles en plein-air, et être architecturalement marqué par deux portes monumentales reprenant le motif encadrant le grand escalier de l’opéra. Ces aménagements figurant sur les premières esquisses n’ont pas été réalisés.

Protection et label

Date de label

2016

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2020

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Mathiotte Olivier ; Noyer-Duplaix Léo

Typologie du dossier

Dossier individuel

1/26
façade sur la place de la Bastille
façade sur la place de la Bastille
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
escalier
escalier
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
hall d'entrée, vue partielle
hall d'entrée, vue partielle
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
grand escalier du hall d'entrée
grand escalier du hall d'entrée
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
1er niveau du hall d'entrée
1er niveau du hall d'entrée
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
hall d'entrée
hall d'entrée
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
hall d'entrée
hall d'entrée
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
grande salle, vue partielle
grande salle, vue partielle
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
grande salle, vue partielle des loges
grande salle, vue partielle des loges
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
grande salle
grande salle
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
grande salle
grande salle
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
grande salle
grande salle
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
espace tecnhique non localisé
espace tecnhique non localisé
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
machineries des plateformes mobiles
machineries des plateformes mobiles
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
façade sur la place de la Bastille
façade sur la place de la Bastille
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
façade latérale
façade latérale
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
façade latérale sur l'avenue Daumesnil, vue partielle
façade latérale sur l'avenue Daumesnil, vue partielle
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
façade latérale sur l'avenue Daumesnil
façade latérale sur l'avenue Daumesnil
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
façade sur la place de la Bastille
façade sur la place de la Bastille
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
façade sur la place de la Bastille
façade sur la place de la Bastille
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
façade latérale sur l'avenue Daumesnil
façade latérale sur l'avenue Daumesnil
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
façade sur la place de la Bastille
façade sur la place de la Bastille
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
ateliers de costumes
ateliers de costumes
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
balcons de la grande salle
balcons de la grande salle
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
desserte de service interieure
desserte de service interieure
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image
hall d'entrée
hall d'entrée
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
Voir la notice image