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Plateforme ouverte du patrimoine

Ancienne Halle aux farines, actuel centre universitaire Paris VII-Denis-Diderot

Désignation

Dénomination de l'édifice

Architecture industrielle ; usine ; usine de produits agro-alimentaires ; minoterie

Destination actuelle de l'édifice

Université

Titre courant

Ancienne Halle aux farines, actuel centre universitaire Paris VII-Denis-Diderot

Localisation

Localisation

Île-de-France ; Paris (75) ; Paris 13e Arrondissement ; "5 rue Thomas-Mann ; 55-65 Quai Panhard-et-Levassor"

Adresse de l'édifice

"Thomas-Mann (rue) 5 ; Panhard-et-Levassor (quai) 55-65"

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1949 ; 1950

Description historique

Fondée en 1919, la société des Grands Moulins de Paris commande à l’architecte Georges Wybo la construction d’une minoterie dans une zone dédiée à l’activité industrielle, prise entre les voies de triage de la gare d’Austerlitz et les bords de Seine. En 1949, la hausse de la production oblige la société à étendre ses bâtiments. Elle réalise apparemment en régie ce bâtiment destiné à faire sécher, entreposer et ensacher la farine avant son expédition via l’embranchement de chemin de fer dédié aux Grands Moulins et le port sur le quai de la Seine. Celui-ci a souvent été attribué à l’architecte suisse Denis Honegger (1907-1981), élève d’Auguste Perret. Cependant, cette attribution n’est étayée par aucune mention dans les publications existantes, et les archives de l’architecte conservées à l’Institut français d’Architecture ne contiennent pas de référence à cet édifice. L’historien de l’architecture Simon Texier (voir bibliographie ci-après), partant apparemment de ce constat, se propose donc à juste titre de désattribuer cette réalisation. L’édifice est livré en 1950 et fonctionne jusqu’en 1996, avant que la minoterie ne soit transférée à Gennevilliers. Des interventions sur le bâtiment ont vraisemblablement été réalisés, sans datation mentionnée dans les archives consultées, par l’entreprise de travaux publics Sainrapt et Brice (l’entreprise pourrait être l’auteur du gros œuvre ou de travaux ultérieurs, elle a quoi qu’il en soit réalisé des plans et élévations concernant le bâtiment). Les locaux désaffectés de la société des Grands Moulins entrent alors dans le plan d’aménagement concerté de la ZAC Paris-Rive-Gauche. L’opération a été mise sur pied par l’Etat et la Ville de Paris en 1991 pour réhabiliter la friche industrielle s’étirant le long de la Seine depuis le périphérique jusqu’à la gare d’Austerlitz. La mise à disposition des locaux de l’ancienne minoterie coïncide avec le déménagement de l’université Paris VII – Denis – Diderot, contrainte de quitter le campus de Jussieu pour cause de désamiantage. Un partenariat est signé avec la région en 1999 pour la réhabilitation des anciens bâtiments de la minoterie. La halle aux farines doit accueillir des salles de cours, des amphithéâtres, un restaurant universitaire, tandis que la bibliothèque universitaire s’installera dans les anciens moulins voisins. En 2001, l’agence Nicolas Michelin et Associés (ANMA, alors LABFAC) remporte le concours pour la transformation de la halle qui est livrée en 2006. L’agence Antonini-Darmon complète l’édifice d’une tour destinée aux associations étudiantes et à la vie culturelle du campus (2011).

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

La halle aux farines forme un volume monumental de 18 000 m², long de 147 m., large de 15 m. pour 25 m. de hauteur. Ces dimensions imposantes, très représentative des besoins d’un magasin de stockage en lien avec une activité minotière, reflète cependant par son gigantisme l’ampleur du site des Grands Moulins de Paris dans le XIIIe arrondissement, longtemps le plus grand moulin d’Europe. Il traduit aussi les besoins d’approvisionnement important pour un aire de chalandise telle que celle de Paris et de sa banlieue. A l’origine, le bâtiment était divisé en trois nefs séparées par des poteaux en béton. Le vocabulaire architectural est proche de celui d’Auguste Perret, ce qui a sans doute contribué renforcer longtemps l’attribution de la construction à son élève Denis Honegger : ossature poteauxplanchers, claustras, façades en éléments préfabriqués. Face à l’imposante structure et contraint par la faiblesse du budget alloué à la réhabilitation de la halle aux farines, l’ANMA choisit en 2001 d’en préserver l’enveloppe et le volume. Seule la travée centrale a été vidée dans sa totalité. Dans l’espace libéré sont logés les 13 amphithéâtres dégagés de tout point porteur intermédiaire. Ces volumes déterminent, en partie haute, un lieu ouvert sous la voûte où sont aménagés des espaces informatiques pour les étudiants. La verrière créée en toiture contribue à la mise en valeur de la voûte, visible depuis le quatrième niveau. Au rez-de-chaussée, deux grands passages ouverts sur deux niveaux font office de halls traversants afin de mettre en relation l’esplanade des Grands Moulins avec les autres bâtiments universitaires plus à l’est. A proximité, les architectes ont aménagé un jardin et un lieu dédié à l’art contemporain. Sur le côté Seine, le restaurant universitaire occupe une construction légère à structure métallique largement vitrée ajoutée à l’édifice. Les 55 salles de cours sont aménagées dans les travées latérales desservies par des couloirs sur le pourtour du bâtiment. Les amphithéâtres sont accessibles depuis des plates-formes créées à chaque demi-niveau. L’ANMA a fait le choix de la sobriété dans le traitement des espaces intérieurs pour être en cohérence avec le caractère industriel du bâtiment d’origine, Les matériaux sont employés bruts : béton, cloisons de parpaings, réseaux apparents. A l’extérieur, les brises-soleil en béton reprennent le motif des lames de ventilation qui caractérisait le bâtiment d’origine. Dans le cadre du 1 % artistique, Bertrand Segers a créé un bas-relief intitulé Surface vivante. Répartie dans les espaces de circulation, l’œuvre est constituée de 450 pastilles de béton représentant, en écriture braille, les imperfections de peau de sa femme. A chaque type d’accident de la peau correspond un caractère braille. Mettant à profit un décrochement sur l’un des angles de la halle, l’agence Antonini-Darmon y loge en 2011 une tour étroite abritant, sur sept étages, les locaux des associations universitaires. La base du bâtiment repose sur des piliers de béton afin de libérer la circulation au rez-de-chaussée. Une résille en aluminium anodisé, perforé et plié, revêt le volume. L’effet de légèreté, les subtiles nuances qui, selon la lumière, parcourent cette peau contrastent avec la masse de béton de la halle.

Protection et label

Date de label

2018

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2020

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Mathiotte Olivier ; Noyer-Duplaix Léo

Typologie du dossier

Dossier individuel

1/9
tour Antonini-Darmon
tour Antonini-Darmon
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
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façade sur rue, vue partielle
façade sur rue, vue partielle
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façade sur rue, détail
façade sur rue, détail
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façade sur rue, vue générale
façade sur rue, vue générale
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tour Antonini-Darmon
tour Antonini-Darmon
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vue partielle des bâtiments dans leur environnement
vue partielle des bâtiments dans leur environnement
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façade sur rue, détail d’un ancien pont de déchargement
façade sur rue, détail d’un ancien pont de déchargement
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façade latérale, vue partielle
façade latérale, vue partielle
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façade antérieure
façade antérieure
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