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Plateforme ouverte du patrimoine

Siège de l'UNESCO et le square de la Tolérance

Désignation

Dénomination de l'édifice

Architecture civile publique ; édifice de l'administration ou de la vie publique ; siège d'association ou d'organisation ; siège d'organisation internationale

Titre courant

Siège de l'UNESCO et le square de la Tolérance

Localisation

Localisation

Île-de-France ; Paris (75) ; Paris 7e Arrondissement ; 7 Place de Fontenoy - UNESCO

Adresse de l'édifice

Fontenoy-UNESCO (place de) 7

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1953 ; 1965

Description historique

Le siège de l’UNESCO à Paris compte actuellement six bâtiments sur deux sites, correspondant à des phases de travaux successives : bâtiment I (Secrétariat), II (conférences), III (délégués permanents), IV (bureaux en sous-sol), V et VI (bureaux). Cet enchaînement d’opérations reflète le succès et la rapide expansion de cette organisation internationale, créée le 16 novembre 1945 à la suite des dégâts et massacres de la Seconde Guerre mondiale. L’UNESCO a en effet pour mission de « contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations unies reconnaît à tous les peuples » (Acte constitutif, 16 novembre 1945). En 2011, l’organisation internationale compte 195 états membres et huit membres associés. En 1946, la Commission préparatoire pour l’UNESCO quitte Londres pour s’installer avenue Kléber dans le XVIe arrondissement de Paris, au sein de l’ancien hôtel Majestic. En 1952, un projet de siège est imaginé sur un terrain situé en bordure du bois de Boulogne entre les portes Dauphine et Maillot. Le site est finalement affecté au siège de l’OTAN, le gouvernement français mettant à disposition de l’UNESCO un terrain de trois hectares place de Fontenoy dans le VIIe arrondissement, derrière l’École militaire. La proximité de cet édifice protégé au titre des Monuments historiques soulève, lors de l’élaboration du projet du palais de l’UNESCO, de nombreuses difficultés administratives : limitation de hauteur, oppositions violentes contre le parti architectural du bâtiment principal, notamment. Le siège de l’UNESCO est élaboré par une équipe internationale comptant parmi les plus célèbres représentants du Mouvement moderne. Les plans sont confiés à trois architectes : l’américain Marcel Breuer, l’italien Pier-Luigi Nervi et le français Bernard Zehrfuss, avec la collaboration de l’ingénieur américain Eugene Callison. Ces maîtres d’œuvre sont placés sous la direction d’un comité consultatif composé de cinq architectes et urbanistes de renom : le brésilien Lucio Costa, le germano-américain Walter Gropius, le français Le Corbusier, le suédois Sven Markelius et l’italien Ernesto Rogers. À noter que l’architecte finlandais Eero Saarinen a également été consulté. Le projet de trois bâtiments – aujourd’hui bâtiments I, II et III – formant, place de Fontenoy, le nouveau siège de l’UNESCO, est adopté en avril 1953. Son style s’apparente au brutalisme, issu du Mouvement moderne. Le chantier démarre le 10 avril 1955 et s’achève en 1958, l’édifice étant inauguré le 3 novembre par le président René Cotty, en présence de diplomates et de représentants des pays membres. Au moment de sa fondation, le comité de l’UNESCO compte trente-sept états. Dans les années 1960, avec les décolonisations, ce chiffre est largement triplé, ce qui rend nécessaire l’extension du siège, et ce, dès sa livraison. Après un projet refusé de bâtiment en hauteur, Bernard Zehrfuss édifie en 1962-1965 à l’ouest du site un ensemble souterrain – aujourd’hui bâtiment IV – dont l’aménagement paysager est réalisé par l’architecte brésilien Roberto Burle Marx. Puis, manquant d’espace, l’organisation internationale demande à l’Etat français de lui proposer un terrain à proximité immédiate du siège. Deux bâtiments annexes sont alors édifiés par Bernard Zehrfuss à 300 m. de la Maison de l’UNESCO, dans le XVe arrondissement, sur l’îlot formé par les rues Miollis, François-Bonvin, Lecourbe, Jean-Daudin et le boulevard Garibaldi. Cet ensemble, nommé site Miollis-Bonvin, comprend : le bâtiment V, inauguré par le président Georges Pompidou le 19 mars 1970, et le bâtiment VI, achevé le 3 novembre 1977. Les deux sites de l’UNESCO comptent 700 œuvres d’art, dont certaines ont été réalisées in situ et ont donné lieu à des aménagements emblématiques. Dans les années 1950, lors de la construction des premiers bâtiments, un « comité pour l’architecture et les œuvres d’art » est créé afin de permettre la réalisation et l’acquisition d’œuvres monumentales. Ainsi, endécembre 1957 le Japon fait don à l’organisation internationale d’une Fontaine de la paix qui prend place au sein d’un jardin japonais, l’ensemble ayant été réalisé par Isamu Noguchi. La même année Joan Miró réalise deux murs de céramique, le premier étant dit du Soleil et le second de la Lune. En 1958, l’UNESCO demande à Pablo Picasso de concevoir une œuvre murale monumentale. L’artiste espagnol réalise une peinture de 90 m2 sur quarante panneaux qui est nommée La Chute d’Icare. Toujours en 1958, l’organisation fait l’acquisition d’une sculpture mobile d’Alexandre Calder nommée Spirale, ainsi que d’une sculpture en travertin d’Henry Moore intitulée Silhouette au repos. En 1995, à l’occasion du cinquantenaire de l’acte constitutif de l’UNESCO, l’architecte japonais Tadao Ando réalise, grâce au soutien de mécènes japonais, un ensemble architectural nommé Espace de médiation. La même année, le gouvernement danois fait don à l’organisation internationale d’une sculpture d’Erik Reitzel. Nommée Globe symbolique, elle prend la forme d’une structure sphérique de plus de 12 m. de hauteur. En 1996, l’artiste israélien Dani Karavan réalise, sur le côté sud du site Fontenoy, le Square de la Tolérance, entre les bâtiments I et III.

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

Le site Fontenoy contient les quatre premiers édifices érigés pour la Maison de l’UNESCO. L’îlot est délimité par la place de Fontenoy (dont le nom a été complété en « Fontenoy-UNESCO ») et les avenues de Lowendal, de Saxe, de Ségur et de Suffren. Sis au nord du site, le bâtiment I abrite sur 9 000 m2 le Secrétariat. Le volume prend la forme d’un Y, un type de plan particulièrement affectionné par Marcel Breuer. Il abrite les bureaux d’accueil, une bibliothèque, un centre d’archives, des ateliers d’imprimerie, 600 bureaux, des restaurants, un bar, une cafétéria et des terrasses au septième étage. Sis au sud de l’îlot, le bâtiment II, destiné aux conférences, dit « en accordéon », s’ouvre sur une piazza partiellement aménagée en jardin. Les deux bâtiments mettent en avant le béton armé, laissé brut de décoffrage, pour les 72 pilotis dessinés par Nervi, les charpentes, le voile ondulé de l’auvent de l’entrée, l’ossature et les façades inclinées de la salle de conférences. Le Secrétariat se développe sur sept étages (28,75 m. de hauteur), au-dessus d’un rez-de-chaussée aux pilotis ajourés. Les façades du Secrétariat sont différentes. Sur la place de Fontenoy, le principe du pan de verre est affaibli par l’introduction d’un parement en dalles en pierre, afin de répondre au désir des commissions consultatives de l’administration municipale. Les deux autres façades se distinguent par la présence d’un brise-soleil préfabriqué de trois types différents. Les plateaux des étages sont totalement libres. Les bureaux intérieurs sont délimités par des cloisons semi-mobiles en dufaylite. Ils sont éclairés par de larges baies vitrées coulissantes. Les menuiseries sont en chêne et les allèges en verre armé. Le bâtiment III est une construction de forme cubique qui présente cinq niveaux en élévation. Il prend place à l’angle oriental du site Fontenoy, sur les avenues de Saxe et de Ségur. Bien que d’une grande sobriété, il rappelle les façades à trames horizontales du bâtiment I. Chaque niveau est éclairé par de larges baies vitrées à parois coulissantes. Implanté à l’angle ouest de l’îlot Fontenoy, le bâtiment IV regroupe des bureaux (4 800 m2), des magasins et archives (1 405 m2), la salle des Commissions (20 m. par 23 m., 350 personnes) et la grande salle du Conseil exécutif (850 m2, 275 personnes). Son plan est particulier puisqu’il est réalisé en souterrain autour de six patios à ciel ouvert de 25 m. par 15 m. Ce bâtiment d’infrastructure abrite trois niveaux. Le plus profond accueille un parking (9 350 m2) de 368 places. Inclus dans l’îlot Miollis-Bonvin, le bâtiment V abrite 548 bureaux et plusieurs salles de réunion, dispersés dans les étages ou autour des patios. L’édifice a un plan en baïonnette qui a l’avantage de dégager un noyau central où sont concentrées toutes les circulations verticales, les canalisations et les gaines. Les deux corps de bâtiment, de huit niveaux chacun, sont attachés à ce noyau. Cette forme permet d’offrir un rez-de-chaussée dégagé et facile d’accès des visiteurs. L’édifice comprend trois niveaux de sous-sol (dont un à usage de garage et de centrale technique, et deux abritant des bureaux éclairés sur patios à pans de verre), un rez-dechaussée d’accueil, huit étages de bureaux et un étage partiel en terrasse avec locaux techniques. L’édifice développe une surface totale de près de 10 000 m2. Le module groupant cafétéria, bar, salon de repos et salle de sport est réuni dans un même volume sur trois niveaux, conçus de telle façon qu’ils prennent jour par une très grande verrière de 9 m. de hauteur. Les plateaux de chaque niveau sont libres ce qui permet l’utilisation de cloisons amovibles et interchangeables. Implanté sur le site Miollis-Bonvin, le bâtiment VI accueille, tout comme le bâtiment V, des espaces de travail. Bernard Zehrfuss propose un ensemble de sept tours, de plan carré, organisées autour d’un noyau central qui domine l’ensemble et constitue un huitième volume. Elles sont reliées entre elles à tous les niveaux par des travées de liaison. Les tours possèdent une ossature métallique poteaux-poutres. Le bâtiment comporte 650 bureaux. Ils sont inégalement répartis sur le rez-de-chaussée et les quinze étages. L’édifice comprend également trois sous-sols abritant, notamment, un parking souterrain de 9 000 m2 environ.

Protection et label

Intérêt oeuvre

L’installation du siège permanent de l’UNESCO à Paris permet à la capitale d’accueillir un programme d’envergure mondiale. Certains des plus importants architectes internationaux participent alors au projet ou à sa programmation : Bernard Zehrfuss, Marcel Breuer, Pier-Luigi Nervi, Eugene Callison, Lucio Costa, Walter Gropius, Le Corbusier, Sven Markelius, Ernesto Rogers et Eero Saarinen. Affiliés pour la plupart au Mouvement moderne, ces maîtres d’œuvre s’impliquent dans la réalisation d’un ensemble architectural (bâtiments I, II et III) qui synthétise les principes de ce courant architectural : pilotis, toits-terrasses, brise-soleil, plan libre, etc. D’un point de vue esthétique, ces trois bâtiments peuvent être affiliés au style brutaliste, issu du Mouvement moderne. Édifié par Bernard Zehrfuss seul, le bâtiment IV s’inscrit dans le développement de sa théorie de « l’architecture invisible », lequel s’inspire des maisons souterraines de la ville antique de Bulla Regia en Tunisie. Cette architecture de la dissimulation est accentuée par les aménagements paysagers de Roberto Burle Marx. Les différents bâtiments de l’UNESCO à Paris rassemblent une collection unique d’art de la seconde moitié du XXe siècle, en lien avec la vocation même de l’institution. Ce dialogue entre art et architecture fait de cet ensemble un des plus importants en France traitant de la synthèse des arts. Il reflète les questionnements théoriques des créateurs autour de la place et du sens sémantique des arts dans l’architecture. Cette collection contient des œuvres emblématiques : le jardin japonais d’Isamu Noguchi (1957) et l’Espace de médiation de Tadao Ando (1995) ou encore le Square de la Tolérance de Dani Karavan, aménagements paysager pour le premier et architectural pour le second ; les réalisations in situ de Joan Miró (murs de céramique dit du Soleil et de la Lune, 1957) et de Pablo Picasso (peinture monumentale La chute d’Icare, 1958) ; les œuvres issus d’acquisitions ou de dons (Spirale d’Alexandre Calder, Silhouette au repos d’Henry Moore et Globe symbolique d’Erik Reitzel.

Date de label

2018

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2020

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Mathiotte Olivier ; Noyer-Duplaix Léo

Typologie du dossier

Dossier individuel

1/8
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vue générale du site
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plan des bâtiments
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