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Plateforme ouverte du patrimoine

Cité-jardin des Abattoirs

Désignation

Dénomination de l'édifice

Urbanisme et espaces aménagés ; secteur urbain ; secteur urbain concerté

Titre courant

Cité-jardin des Abattoirs

Localisation

Localisation

Normandie ; Eure (27) ; Bernay ; place Sylla-Lefèvre

Adresse de l'édifice

Sylla-Lefèvre (place)

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1930

Auteur de l'édifice

Description historique

Dans le cadre de la loi Bonnevay (1912) permettant aux communes et aux départements de créer leurs propres offices publics d’habitation à bon marché et donnant ainsi naissance à un véritable service public du logement social, la municipalité élue en 1929 crée la même année la société anonyme des habitations à bon marché de Bernay qui porte à se présidence Sylla Lefebvre, premier adjoint au maire. C’est dans une zone périphérique à l’est de Bernay, délimitée par le nouveau boulevard de Normandie percé pour contourner le centre en reliant les principales voies d’accès à la ville, sur le terrain dit « prairie Gouas », entre la Charentonne et sa dérivation au-delà de laquelle s’élèvent des abattoirs construits en 1891, qu’est projetée la création d’une cité-jardin, premier plan d’aménagement ex nihilo de l’époque contemporaine à Bernay. La société des Habitations à Bon Marché (SHBM) de Bernay en confie la construction à Fernand Rimbert, architecte parisien déjà actif en Normandie où il travaille notamment pour la SHBM de l’Eure. Les travaux sont programmés en deux tranches, la première étant la plus importante. La desserte en eau potable et la récupération des eaux usées font partie du projet dont le plan est daté du 5 septembre 1930. Les eaux usées sont rejetées en aval dans la Charentonne, à l’extrémité de la future rue du Neubourg. Afin d’éviter la monotonie du lotissement pavillonnaire, cinq types de maisons individuelles ou collectives sont proposés. La première tranche est livrée en 1930. Elle comprend 50 logements répartis entre un immeuble baptisé « Le Normandie », dont les 24 appartements sont destinés à la location, et des pavillons individuels et des maisons doubles en accession à la propriété selon le dispositif institué par la loi Loucheur (1928), donnant aux particuliers la possibilité d’emprunter à un taux très faible les sommes nécessaires à la construction d’un pavillon, supervisée par un architecte d’État. Ils sont établis sur un terrain rectangulaire d’une superficie supérieure à 1200 m2, délimité par les deux bras de la Charentonne, segmenté par le boulevard de Normandie qui le traverse et dont l’orientation est ordonnée par la rue d’Ouche. La seconde tranche, en 1931, livre 18 logements et 4 boutiques. Elle concrétise le plan radioconcentrique du quartier autour de la place Sylla-Lefebvre et le prolonge le long du boulevard de Normandie, au-delà de la rue de la Risle. Cependant le projet n’a pas été totalement respecté. Certaines maisons prévues sur le plan ne semblent pas avoir été construites, certaines rues non prolongées alors que les terrains laissés en réserve, sur le même document, sont en réalité, occupés par des maisons construites elles aussi selon les plans de Fernand Rimbert, qui témoignent d’une densification de l’espace prévu pour la cité. Dans les espaces laissés vides entourant, à l’est, la cité-jardin, sont établis des jardins ouvriers. Ils disparaissent dans la deuxième moitié du XXe siècle pour laisser place à de nouveaux immeubles géré par la Siloge. L’élargissement du boulevard altère l’état de la cité-jardin qui demeure cependant une des mieux conservées de l’Eure. En 2012, les pavillons individuels et maisons doubles appartiennent principalement à des personnes physiques. L’immeuble à logements appartient à la Siloge (Société immobilière du logement de l’Eure).

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

La cité, qui s’étend sur moins de 3 ha, est composée de 36 pavillons simples et doubles, de deux immeubles de deux niveaux comptant chacun quatre logements et deux boutiques, aujourd’hui disparues, et d’un immeuble de 24 appartements comptant trois niveaux. Différenciées les unes des autres, les maisons construites en béton arborent pour certaines un parement de brique, d’autres sont couvertes d’enduits colorés. Une majorité d’entre elles ont, en partie haute ou sur les pignons latéraux, un placage partiel de planches simulant, en tout ou partie, le pan de bois, dans une veine régionaliste qui est aussi une référence aux maisons du centre ancien de Bernay. On retrouve les mêmes caractéristiques sur les deux immeubles dotés initialement de boutiques. En revanche, l’immeuble fermant à l’ouest la place Sylla-Lefèvre, en bordure du boulevard de Normandie, se démarque de cette inspiration par sa modénature dépouillée, mettant en valeur le jeu entre le rythme régulier des travées verticales et des lignes verticales soulignées par les corniches et allèges et par la polychromie que crée l’alternance entre brique et béton enduit de couleur blanche. Deux ailes perpendiculaires le prolongent vers l’arrière, les angles rentrants étant occupés par des balcons.

Protection et label

Intérêt oeuvre

Représentative des projets urbains modestes pour petites villes excluant équipements de service, à l’exception d’un lavoir, et équipements de loisirs, la cité des Abattoirs s’inscrit dans la deuxième vague de cités-jardins érigées dans l’entre-deux guerres en Europe. Elle illustre bien la tentation, sensible dans les années 1930, d’identifier HBM à cité-jardin, en France comme à l’étranger, en Belgique notamment. C’est néanmoins un projet de transition entre les cités d’avant-guerre – répondant à des préoccupations hygiénistes – et l’essor de l’habitat collectif – forme de réponse à la crise du logement accentuée par la guerre et à l’augmentation des coûts fonciers et matériels. Le projet théorisé par l’urbaniste britannique Ebenezer Howard, fondateur à la fin du xixe siècle du mouvement des cités-jardins, qui visait à redistribuer populations et activités dans de nouveaux pôles urbains de taille limitée, ceinturés de zones rurales, est ici acclimaté pour créer une zone pavillonnaire en périphérie urbaine d’une petite ville assez isolée. Il préfigure en cela les mouvements de rurbanisation et d’étalement urbain qui, à Bernay, se traduiront dans la seconde moitié du XXe siècle par l’implantation de lotissement dans les hameaux, l’extension des nouveaux quartiers et la création d’une ZUP.

Date de label

2001

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2021

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Rendu Jean-Baptiste ; Pata Chloée

Typologie du dossier

Dossier individuel

1/11
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© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles de Normandie – Tous droits réservés
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