Architecture religieuse ; édifice religieux ; édifice religieux chrétien ; église
Église paroissiale Saint-Martin
Normandie ; Eure (27) ; Le Manoir-sur-Seine
000 ZA 01, 73
20e siècle
20e siècle
1952
Entourée par le cimetière, l’église paroissiale du Manoir, datant en majeure partie du XVIe siècle, est détruite lors d’un bombardement aérien en 1944. Quelques éléments mobiliers, dont un lutrin du XVe siècle et plusieurs statues sont épargnés par les destructions. Une nouvelle église est construite grâce aux dommages de guerre et à des financements privés provenant du Canada à un emplacement différent de la précédente, au cœur d’un quartier entièrement reconstruit. Les travaux sont menés par l’entreprise Yves André sur les plans de l’architecte Pierre Dupont, installé à Évreux. La bénédiction a lieu le 5 octobre 1952. Les vitraux sont l’œuvre du maître verrier Jean Barillet, le chemin de Croix en céramique est dû au peintre et céramiste Paul Bony, le tabernacle et le Christ en croix au sculpteur Pierre Colombo.
L’église, en béton armé, est orientée et construite selon un plan longitudinal. La nef, coiffée d’un toit à deux pans, est prolongée par un chœur semi-circulaire. Un corps de bâtiment annexe, abritant la sacristie et une chapelle comportant les fonts baptismaux, flanque le mur nord. Le clocher ajouré, de plan carré, est traité en campanile indépendant. La façade en mur-pignon est percée d’une porte à auvent et d’une grande verrière en dalles de verre prise dans un réseau orthogonal comportant un motif abstrait rehaussé de mots en référence à la vie de saint Martin. Une série de baies rectangulaires préfabriquées court le long des murs latéraux et du chœur. À l’exception de la façade, où le béton brut est apparent, les murs, ainsi que ceux du clocher, sont en plaques de béton de mignonette lavée à bain de ciment blanc avec joints en creux. La voûte surbaissée était visible jusqu'à son recouvrement dans les années 2000 par un faux plafond en plaques de vermiculite. Le vitrail situé dans l’axe principal représente l’eucharistie, avec l’hostie et le calice, le blé et le raisin. Le chœur est légèrement surélevé en estrade et est séparé de la nef par une clôture en fer formée d’une simple trame.
Pierre Dupont, l’un des grands architectes de la reconstruction d’Évreux où il signa plusieurs œuvres emblématiques illustrant les possibilités constructives du béton comme la chambre de commerce et l’immeuble abritant la Sécurité sociale et la caisse d’allocations familiales, conçut également les plans de deux églises, très différentes l’une de l’autre. S’il adopte pour l’église Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus, dans le quartier de Nétreville, à Évreux, un plan massé, avec un clocher de forme triangulaire coiffant la toiture, le choix qu’il fait pour l’église Saint-Martin d’une tour-clocher indépendante manifeste, dans le contexte de la reconstruction, une volonté de retour à la tradition du premier art chrétien.
2001
2021
Royen Nathalie ; Rendu Jean-Baptiste
Dossier individuel