Architecture civile publique ; édifice de l'administration ou de la vie publique ; mairie
Mairie-groupe scolaire
Normandie ; Seine-Maritime (76) ; La Bouille ; 1 rue de la République
République (rue de la) 1
000 AC 01, parcelle 135
20e siècle
20e siècle
1933
Située rue du Colonel-Périn, la maison bourgeoise où avait été installée au XIXe siècle la mairie ainsi que l’école des filles et l’école des garçons étant devenu inadaptée aux besoins de la commune, celle-ci, sous la première mandature d’André Ducable, passe commande à l’architecte rouennais Roger Pruvost d’un nouveau bâtiment regroupant la mairie, l’école de garçons, le logement de l’instituteur ainsi que des bains-douches. Les travaux sont terminés en 1933. Le bâtiment, qui abrite toujours les services de la mairie et une école primaire, a fait l’objet d’une extension moderne sur une parcelle mitoyenne.
Construit sur une parcelle triangulaire bordant un carrefour, à l’entrée du village, face à la Seine et au pied du coteau, le bâtiment comprend un pavillon central coiffé d’un toit pyramidal à égout débordant, encadré de deux pavillons latéraux à haute toiture mansardée. Celui de gauche, prolongé par une aile en retour, forme un angle avec un préau ouvrant sur la cour de récréation accessible depuis la rue par un porche couvert soutenu par des piliers cylindriques. Le pavillon central comporte au rez-de-chaussée trois baies cintrées aux encadrements arrondis et à l’étage deux fenêtres dont les balcons en corbeille sont creusés de cannelures. Le pavillon de gauche présente un porche dans-œuvre dont l’entrée est surmontée d’un pignon en saillie. Construits sur un soubassement surélevé en moellons de grès, rappel des maisons normandes traditionnelles, le bâtiment, aux façades en béton enduit, présente en partie haute un habillage en pan de bois que l’on retrouve sur le fronton de la lucarne du pavillon de gauche. La couverture en tuiles plates est un autre rappel de la tradition normande, tout comme le drakkar surmontant la girouette coiffant le campanile à toit galbé du pavillon central.
L’agglomération rouennaise est marquée dans les années 1920 et 1930 par de nombreuses constructions d’écoles. En rupture avec le style uniforme prévalant lors de la première grande vague de constructions, dans le dernier quart du XIXe siècle, l’architecture scolaire se diversifie en s’inspirant des deux courants qui traversent l’architecture européenne de l’entre-deux-guerres, la vogue régionaliste et le mouvement moderne. La mairie-école de la Bouille, comme celle d’Houppeville, ou l’école maternelle Pauline-Kergomard, à Saint-Étienne-du-Rouvray, s’inscrit dans le premier courant. Œuvre de l’architecte Roger Pruvost, qui signera avec Pierre Chirol, Robert Flavigny, François Herr le palais des Consuls (1956), réalisation emblématique de la reconstruction rouennaise, la mairie-école de la Bouille décline, à travers ses matériaux, ses volumes traditionnels et ses éléments pittoresques, les références à l’identité normande sur le modèle des villas balnéaires de la même époque. Le choix du style néo-normand, ici teinté de réminiscences Arts and Crafts, n’exclut pas cependant l’innovation, comme en témoigne l’utilisation du béton, matériaux typique de l’Art déco qui permet notamment d’animer la composition de nombreux arrondis.
2002
2021
Rendu Jean-Baptiste
Dossier individuel