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Plateforme ouverte du patrimoine

Abattoirs, aujourd'hui siège social SOGET

Désignation

Dénomination de l'édifice

Architecture artisanale commerciale et tertiaire ; édifice artisanal commercial ou tertiaire ; abattoir

Titre courant

Abattoirs, aujourd'hui siège social SOGET

Localisation

Localisation

Normandie ; Seine-Maritime (76) ; Le Havre ; quartier Christophe-Colomb ; quartier des Neiges

Adresse de l'édifice

Christophe-Colomb (quartier) ; Neiges (quartier)

Références cadastrales

000 NL 01, parcelles 100, 102 à 106, 257 à 262,

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1964

Auteur de l'édifice

Description historique

Les nouveaux abattoirs du Havre, construits en 1893 sur les plans de l’architecte Léon David au bout du boulevard de Graville, à proximité du quartier des Neiges, sont sinistrés à plus de 50% par les bombardements de septembre 1944. Après-guerre, la décision est prise de les reconstruire. Un premier projet, consistant à les implanter sur un terrain situé boulevard Sadi-Carnot afin d’y adjoindre une usine de congélation permettant l’exportation de viandes par le port, est finalement abandonné et le choix est fait de les reconstruire sur le même emplacement en privilégiant les besoins de la seule agglomération havraise et en intégrant un triple objectif : faciliter l’exploitation, rationaliser le processus d’abattage et assurer l’hygiène. L’architecte retenu est un disciple d’Auguste Perret, Théo Sardnal. Il effectue avec Henry Commeny, le directeur des abattoirs, un voyage en Suisse afin de s’inspirer des établissements récents, notamment celui de Lausanne, construits à l’horizontale, principe novateur favorisant des conditions de travail et de surveillance plus simples et moins onéreuses que dans une exploitation sur plusieurs plans. L’adjudication pour la première tranche, le marché aux bestiaux, est passée en février 1953. Les travaux sont menés par tranches afin de ne pas entraver l’exploitation. De 1957 à 1965, année où s’achève la démolition des anciens abattoirs, sont construits le hall d’abattage, la triperie, les bureaux les poste sanitaire et de désinfection, les bouveries, les écuries, les bergeries et les porcheries, soit 19 halls au total, dont (quatorze halls pour le gros bétail, deux pour les moutons, trois pour les porcs). En 1987, à la suite de la décision de transférer les abattoirs à Bolbec, au plus près des lieux d’élevage, et du retrait de l’agrément de la Communauté européenne, le site, vétuste est fermé. En 1991, des entreprises havraises s’installent sur une partie du site. Les verrières sont détruites l’année suivante pour des motifs de sécurité.

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

Situés dans le port, les abattoirs occupent un terrain de six hectares. Les hauts murs qui les ceinturent sont ouverts de trois portails aux piliers ornés de têtes de bestiaux statufiées : bœuf, porc et mouton. Les 10 000 m² de locaux sont desservis par trois voies d’accès et par une voie ferrée pour les quais de débarquement. Les bâtiments sont orientés suivant un axe général est-ouest. Les animaux vivants arrivent au sud, les viandes sont évacuées au nord selon un sens unique de circulation depuis le marché aux bestiaux jusqu’aux ateliers d’abattage. Afin de faciliter les opérations de manutention, les bâtiments sont tous surélevés à 1,10 mètre du sol et munis de rampes d’accès. La surélévation des bâtiments rend plus aisés leur entretien et le contrôle des kilomètres d’égouts et de canalisations en sous-sol assurant la fourniture d’eau chaude, d’eau froide, de vapeur et l’évacuation des déchets. Les rues intérieures séparant les bouveries des ateliers ont une largeur de 10 mètres. Les ouvertures sont pensées pour garantir une aération maximum. Tous les locaux sont couverts en terrasse et les grands bâtiments (le marché, le hall d’abattage, la triperie) sont pourvus de sheds à volets pour évacuer l’air vicié. Les sols, reposant sur une chape d’un ciment spécial pratiquement imperméable, sont dallés et les murs revêtus de grès cérame pour un nettoyage aisé. Le marché aux bestiaux mesure 57 mètres sur 32, dont le quai d’accostage pour le déchargement des véhicules amenant les animaux. Il donne sur une vaste cour bitumée limitée par des grilles et l’enclos de béton. Surnommée la « cathédrale », cette halle en béton armé à ossature apparente brute de décoffrage est conçue sur une travée unique, un remplissage en béton et un éclairage naturel latéral (des baies jumelées en dalles de verre) et zénithal (des sheds). Les piliers intérieurs qui soutiennent la charpente en béton sont alternativement isolés ou jumelés. Outre le marché couvert clos, cet édifice abritait les deux bureaux pour le service des inspections et recettes, le bureau du sous-directeur, ceux pour les négociants et les banques, un poste sanitaire et de désinfection. Les parois en façade des bureaux sont en briques de verre. Au sud, on trouvait des bouveries, des écuries, des bergeries et des porcheries. Le passage était direct depuis les bouveries vers les locaux d’abattage où chaque boucher disposait d’un poste. L’ossature des bâtiments est constituée d’un quadrillage de poteaux-poutres de béton suivant une trame de 8 mètres. Le remplissage est en éléments préfabriqués. Les sheds en béton précontraint ont été préfabriqués sur place (brevets SNCF-Vallette-Weinberg).

Protection et label

Intérêt de l'édifice

Théo Sardnal, spécialisé dans l’architecture d’ouvrages d’art et d’équipements industriels importants, réalisa notamment le barrage-usine Blondel, à Donzère-Mondragon (1949-1952) Son architecture utilise les principes du classicisme structurel définis par Auguste Perret. Aux abattoirs du Havre, qui cultivent la ressemblance avec les immeubles reconstruits du centre-ville, il met en œuvre le langage architectural moderne de son illustre professeur : structure poteau-poutre sur une trame de 8 m permettant la standardisation et la préfabrication des éléments, béton armé brut de décoffrage, calepinage soigné des panneaux de remplissage, pavés de verre. Outre des problèmes de vétusté et de rentabilité, l’évolution des conceptions concernant l’abattage, conduisant à la mise en place de véritables abattoirs industriels établis au plus près des lieux de production et d’exploitation eurent raison de ces abattoirs victimes de leur gigantisme, trente ans après leur ouverture.

Date de label

2001

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2021

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Etienne Claire ; Rendu Jean-Baptiste ; Saint-Pierre Raphaëlle

Typologie du dossier

Dossier individuel