Architecture scolaire ; édifice scolaire ; école ; école primaire
Ecole élémentaire Mario-Roustan
Nouvelle-Aquitaine ; Charente (16) ; Angoulême ; 42 place Mulac ; faubourg Saint-Cybard
Mulac (place) 42 ; Saint-Cybard (faubourg)
20e siècle
20e siècle
1931 ; 1932
Durant le XIXe siècle et au début du XXe siècle, la ville d’Angoulême connaît un essor économique important lié au développement de l’industrie de la papeterie au sein du faubourg Saint-Cybard. Cette croissance entraine également l’implantation d’équipements publics qui répondent aux besoins de la population en pleine expansion : la mise en place d’un nouvel établissement scolaire dédié à l’enseignement des garçons est ainsi nécessaire, dans ce quartier ouvrier, dès 1912. Après un premier projet avorté, l’administration municipale confie en 1930 l’étude à Roger Baleix, architecte de la Ville et du Département. Celui-ci réalise le programme sur un terrain étroit et profond à proximité de la place Mulac qui constitue le cœur du quartier. Mise en chantier en 1931, l’école est inaugurée l’année suivante.
Le projet comprend un bâtiment au plan en U étiré en longueur, élevé sur un seul niveau. L’ensemble est articulé par le pavillon d’entrée, à l’angle sud-est : son pan coupé monumentalisé fait face à la place Mulac. Trois salles de classe sont logées dans l’aile orientale, le long de la rue Henri-Barret ; la quatrième, accolée au logement du directeur, est située dans l’aile sud. Les façades donnant sur l’extérieur sont réalisées en pierre calcaire locale et surmontées par un toit recouvert de tuiles dont les longs pans, portés par des aisseliers en bois, débordent au-dessus des trottoirs. Tant côté rue que côté cour, les façades sont rythmées par des baies en anses de panier alternant avec des baies rectangulaires, correspondant aux salles des classes et aux vestiaires. Pièce maîtresse de la composition, le pavillon d’entrée est signalé par un arc en plein cintre surmonté par un décor de céramique. Les ferronneries de la grille d’entrée dessinent des volutes caractéristiques du style Art déco à la mode dans la France de l’entre-deux-guerres.
L’école Mario-Roustan offre par son programme un exemple représentatif de l’architecture scolaire de la fin de la Troisième République : les locaux sont conçus suivant les normes de salubrité et de l’hygiénisme de l’époque, faisant rechercher l’air, la lumière et la propreté pour les élèves. L’architecte Roger Baleix, praticien expérimenté, dote cette école de quartier d’un style hybride mêlant les références régionalistes aux formes de l’Art déco, tout en assumant une expression monumentale malgré la relative modestie du budget dont il dispose.
2015
2021
La Manufacture du Patrimoine
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