Urbanisme et espaces aménagés ; secteur urbain ; quartier
Quartier de l'Hôpital
Nouvelle-Aquitaine ; Corrèze (19) ; Brive-la-Gaillarde ; route de Paris
Paris (route de)
20e siècle
20e siècle
1930 ; 1957
La ville de Brive-la-Gaillarde connaît, à l'instar des autres pôles urbains en France, une croissance économique et démographique soutenue au cours de la Troisième République, passant d'environ 10 000 habitants en 1870 à plus de 30 000 au seuil de la Seconde Guerre mondiale. La construction d'un nouvel hôpital en 1900-1902, au nord de la rivière de la Corrèze, est accompagnée par l'aménagement d'un nouveau quartier longeant la route de Paris : les terrains sont divisés de manière rationnelle suivant une trame orthogonale. Des propriétaires issus de la classe moyenne ou de la petite bourgeoisie, dont des médecins et autres membres du personnel hospitalier, y font construire des villas et des pavillons, pour l'essentiel à partir des années 1930.
Bon nombre de ces maisons familiales sont construites par l'architecte Prosper Verlhac, actif de 1910 à 1957 : elles sont toutes conçues sur un mode d’implantation en léger retrait d'alignement par rapport à la rue, un petit mur de clôture surmonté d'une grille en fer forgé les séparant de l'espace public, et offrent de larges parcelles à l’arrière avec jardin. La maison du 20 rue Jean-Bosredon est exemplaire du métissage de l'architecture de l'entre-deux-guerres : ses façades mêlent des matériaux de différentes textures et couleurs : les moellons appareillés, le grès, le béton armé recouvert d'un enduit blanc. La modernité de la géométrisation des encadrements des baies contraste avec les toits d'ardoise à larges débords, portés par des aisseliers en bois, qui rappellent le goût de l'époque pour le régionalisme. Le dessin soigné des ferronneries, représentant des corbeilles de fleurs caractéristiques du style Art déco, est partagé par de nombreuses autres maisons du quartier. La présence fréquente de rez-de-chaussée surélevés, permettant de glisser un garage dans le soubassement, témoigne de l'adaptation du modèle de la villa balnéaire à la diffusion de l'automobile. On remarquera enfin de nombreuses maisons jumelées évoquant les pavillons des lotissements d'Angleterre.
Le quartier de L'Hôpital illustre la pluralité de l'architecture domestique dans la France du début et du milieu du XXe siècle, précédant l'essor du Style international et la normalisation de l'habitat pavillonnaire. Répondant au souci d'apparat de leurs clients, les architectes déploient une grande variété de formes et de couleurs, mariant les matériaux locaux avec des typologies et des types de structures exogènes. Des exemples de villas d'une même qualité, pour certaines également dues à Prosper Verlhac, peuvent être trouvés dans les quartiers des Jacobins et de Champanatier.
2002
2021
La Manufacture du Patrimoine
Dossier individuel