Urbanisme et espaces aménagés ; secteur urbain ; quartier
Quartier et esplanade Thiers (quartier de la Poste)
Nouvelle-Aquitaine ; Corrèze (19) ; Brive-la-Gaillarde ; square de la Légion-d'Honneur ; square Fred-Scamaroni ; square Germain-Auboiroux ; square Charles-Boudy ; place De-Lattre-de-Tassigny ; place Winston-Churchill ; avenue Général-Leclerc ; avenue Poincaré
Légion-d'Honneur (square de la) ; Fred-Scamaroni (square) ; Germain-Auboiroux (square) ; Charles-Boudy (square) ; De-Lattre-de-Tassigny (place) ; Winston-Churchill (place) ; Général-Leclerc (avenue) ; Poincaré (avenue)
20e siècle
20e siècle
1934
Le centre ancien de la ville de Brive-la-Gaillarde est entouré par une ceinture de boulevards aménagée à l’emplacement des remparts médiévaux arasés au début du XVIIIe siècle. De nombreux terrains situés au-delà de ce noyau urbain appartiennent, sous l’Ancien régime, à des congrégations religieuses ; beaucoup sont, à partir du XIXe siècle, morcelés en lotissements privés, tels que les actuels quartiers des Jacobins ou de Champanatier. La reconversion de ces grandes emprises permet également la réalisation de bâtiments publics ou d’aménagements urbains : l’ancien couvent des Ursulines et l’hospice Dubois, situés au sud du centre-ville, sont ainsi démolis à partir des années 1900 pour permettre la réalisation de l’esplanade Thiers (terme regroupant actuellement plusieurs places et squares). Situé à la jonction des boulevards de ceinture et des routes menant à Toulouse et Saint-Céré, ce vaste espace est divisé en 1913 en trois squares implantés de part et d’autre et au centre d’une fourche formée par l’avenue Poincaré et l’avenue Général-Leclerc. À la pointe du triangle ainsi formé est édifié, en 1923, un monument à la Victoire, dû au sculpteur Marius-Joseph Sain, tandis que la poste centrale de Brive-la-Gaillarde est construite plus au sud en 1930.
Jouissant d’une grande commodité d’accès et de la présence des espaces verts, les flancs de l’esplanade Thiers sont particulièrement prisés de la bourgeoisie locale, les maisons les plus cossues se concentrant sur le pourtour des squares. L’architecture domestique du quartier fait montre d’une grande variété : bâties sur deux ou trois étages, les maisons sont construites en grès ou en granit, leurs volumes étant souvent animés par des balcons, des jeux de saillies ou de décrochements ou par la mise en évidence des tours d’escaliers. La volonté d’affichage des commanditaires ne se traduit cependant pas par une opulence de façade : la polychromie est limitée par le recours à des matériaux vernaculaires, l’ornementation et le décor restant généralement discrets. La variété des styles déployés par les architectes tels que Louis Macary rappelle toutefois la prégnance de l’éclectisme dans la France de l’entre-deux-guerres, les références formelles à l’Art nouveau ou à l’Art déco voisinant avec l’influence du courant régionaliste et les pastiches de l’architecture de l’Ancien Régime. Les formules résolument modernistes semblent les seules absentes de ce panorama.
Le quartier et l’esplanade Thiers témoignent d’une vision monumentale de l’espace urbain, articulé par les monuments et les services publics selon une conception caractéristique du début du XXe siècle. La diversité esthétique et matérielle des maisons composant ce quartier bourgeois rend quant à elle compte des différentes directions prises par l’architecture de l’entre-deux-guerres, mêlant le souvenir historique, les références régionalistes et l’attention portée, surtout dans le second œuvre, aux effets de mode au niveau national.
2002
2021
La Manufacture du Patrimoine
Dossier individuel