Architecture domestique ; édifice domestique ; demeure ; maison
Villa Cahuet
Nouvelle-Aquitaine ; Corrèze (19) ; Brive-la-Gaillarde ; 4 rue Albéric-Cahuet ; quartier des Aubarèdes
Albéric-Cahuet (rue) 4 ; Aubarèdes (quartier des)
20e siècle
20e siècle
1954 ; 1966
Le développement économique et industriel ainsi que la croissance démographique de la ville de Brive-la-Gaillarde, au cours des années 1950, s’accompagnent d’extension vers les faubourgs où l’habitat pavillonnaire devient dominant. Le quartier résidentiel des Aubarèdes surgit dans ce contexte, sur une colline située au nord-ouest de la commune. C’est là qu’au début des années 1950, un particulier passe la commande d’une luxueuse villa à l’architecte Georges Jean, sur un terrain triangulaire en bordure de la rue Albéric-Cahuet, situé en balcon au-dessus de la vallée de la Corrèze.
L’architecte dresse les plans d’une vaste maison implantée en retrait d’alignement et dont le volume quadrangulaire est augmenté, à l’angle sud-ouest, d’un promontoire dont la courbe suit le tracé de la rue. Édifiée sur deux niveaux, la maison est couverte par un toit-terrasse. Suivant le nouvel usage de l’époque pour l’habitat pavillonnaire, le niveau de vie principal est surélevé, le soubassement accueillant le garage et les chambres des invités. À l’étage, les pièces de vie (salon, salle à manger, cuisine) sont séparées des chambres par un vestibule traversant. L’équipement domestique fait appel aux techniques de pointe disponibles à l’époque, et notamment à un système de chauffage au sol par rayonnement. L’aspect extérieur rend compte d’un même esprit fonctionnaliste, l’architecte mêlant subtilement les grandes baies vitrées permettant aux habitants de jouir de la vue sur le paysage de la vallée avec des briques de verre translucides, qui préservent l’intimité des pièces de repos. Les façades sont fortement structurées par des lignes horizontales : le niveau inférieur est traité comme un soubassement, les murs parés de schiste ardoisier inscrivant visuellement la maison dans la pente du terrain, tandis que l’étage est surmonté par une corniche blanche fortement saillante, contrastant avec le caractère tellurique du socle.
Œuvre de Georges Jean qui compte alors parmi les architectes les plus actifs en Corrèze, la villa Cahuet témoigne de la diffusion sur l’ensemble du territoire, après-guerre, des formes architecturales du Style international popularisé par Le Corbusier, Richard Neutra et Ludwig Mies van der Rohe. Moderniste dans son dessin et rationnaliste dans ses choix de distribution intérieure, Georges Jean renonce à toute référence au passé ou aux styles régionaux. Il répond ce faisant à la recherche de novations des notables locaux, désireux de suivre l’évolution rapide de la mode architecturale dans la France des années 1950.
2002
2021
La Manufacture du Patrimoine
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