Architecture scolaire ; édifice scolaire ; école ; école professionnelle
Ecole nationale professionnelle, aujourd'hui lycée Pierre-Caraminot
Nouvelle-Aquitaine ; Corrèze (19) ; Egletons ; 19 avenue des Papes Limousins
Papes-Limousins (avenue) 19
20e siècle
20e siècle
1933 ; 1946
Égletons, qui n'est au sortir de la Première Guerre mondiale qu'un gros bourg de 2 000 habitants, connaît au cours des années 1930 un développement urbain important selon le souhait de son maire Charles Spinasse, qui fait établir par l'architecte Robert Danis un Plan d'Aménagement, d'Equipement et d'Embellissement (PAEE). Le réseau routier est amélioré et de nouveaux équipements sportifs, commerciaux et scolaires sont créés. Usant de sa position de député, Charles Spinasse défend l'implantation d'une École nationale professionnelle (ENP) à l'est de la ville, en bordure de la route de Neuvic. Étudié par Robert Danis, l'établissement ouvre ses portes dès 1933 en même temps qu'une petite cité-jardin, rue Bachellerie. Sinistré pendant la guerre, il est restauré entre 1946 et 1959 par les architectes Léon Saule et Benoist Danis, fils de Robert Danis, et porte aujourd'hui la dénomination de lycée Pierre-Caraminot.
S'étendant sur dix hectares, le site est conçu comme une école de plein-air, et se divise en deux plateaux respectant la topographie. La partie basse, au sud, comprend un stade, aménagé au fond du thalweg, ainsi qu’un atelier de mécanique. La partie haute, au nord, est organisée autour du bâtiment d'enseignement, qui forme un imposant volume de 150 m. de longueur, élevé sur quatre niveaux carrés, dont la structure interne est en béton armé. De part et d'autre prennent place quatre bâtiments bas sur plan en L, chacun pourvus de préaux encadrant des cours quadrangulaires. L'entrée de l'école, au nord, est cantonnée par deux pavillons implantés suivant l'axe de symétrie qui régit l'ensemble de la composition. Cette monumentalité architecturale est affirmée par les élévations ordonnancées du bâtiment principal, dont les travées rythmées par des contreforts encadrent la haute arcade de l'entrée. Conçue à l'image des arcs de triomphe, cette dernière comprend une dédicace tripartite surmontée par un médaillon. Les façades des ateliers partagent un même souci de monumentalité par le recours à la symétrie et par l’utilisation d’un appareillage des façades en pierre d'Eyrein. La salle de spectacle et l'amphithéâtre de physique sont restés dans leurs dispositions d'origine, caractéristiques du style Art déco et du mobilier scolaire de l'époque.
Conçue dans le cadre d'un plan d'aménagement intéressant l'ensemble de la commune d'Égletons, l'ENP rend compte des persistances académiques dans la conception des grands établissements scolaires de l'entre-deux-guerres. La recherche de grandeur et de discipline y apparaît croisée avec l'emploi des matériaux régionaux. Cette conception rigoureuse est aussi techniquement aboutie, Robert Danis exploitant les possibilités structurelles et formelles du béton, conformément au vœu de Charles Spinasse de créer un lieu d'enseignement en phase avec l'industrialisation du pays.
2010
2021
La Manufacture du Patrimoine
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