Génie civil ; ouvrage d'art ; ouvrage lié à l'alimentation en eau ; réservoir
Château d'eau
Nouvelle-Aquitaine ; Creuse (23) ; Boussac ; 7 rue du château d'eau
Château d'eau (rue du) 7
20e siècle
20e siècle
1935
Commune rurale au nord-est du département de la Creuse, Boussac compte un millier d'habitants au seuil du XXe siècle. L'alimentation en eau de la population est alors assurée par des puits creusés dans l'arène gneissique. L'approvisionnement se révèle cependant déficient, tant en quantité qu'en qualité, causant des problèmes sanitaires. La création de nouveaux captages et la construction d'un nouveau réservoir d'une capacité de 400 m³ est décidée en 1930 afin d'améliorer le service public. Le nouveau château d'eau, terminé en 1935, est situé au sud-est du village : superposé à l'ancien réservoir, il est conçu par la Société auxiliaire d'Entreprises électriques et de Travaux publics (SAE) : établie à Paris, elle réalise des travaux d'hydraulique et de génie civil sur l'ensemble du territoire. La réalisation est toutefois menée par des entreprises locales : la société Poulenat est en particulier en charge de la ceinture de briques enveloppant le réservoir.
Le château d'eau est établi à l'écart du centre ancien : il se compose d'un volume sur plan carré, en rez-de-chaussée, occupé par la salle des vannes. Son entrée, au nord, est monumentalisée par un ensemble de cinq baies placées sous un arc en plein cintre constitué de briques sur chant : cette forme évoque tant les ouvrages d'art que l'architecture thermale. Ce premier volume est couronné par une corniche en débord, ponctuée de créneaux en brique très espacés. Haut de 4,10 m., le réservoir est posé sur le plafond de la voûte cylindro-tronconique de la salle des vannes. Il est surmonté par un vide de 3 m. de hauteur permettant les opérations de maintenance de la cuve. La structure en béton armé du réservoir s'appuie sur des poteaux verticaux et obliques permettant une meilleure répartition des charges sur le radier. L'enveloppe extérieure, en briques, présente un appareillage en faux arcs de décharge reprenant la composition de l'entrée de la salle des vannes. Son sommet est serti par des briques faisant saillie, l'ensemble évoquant visuellement un trophée antique, une pile ou un fanum gallo-romain.
Ce bâtiment utilitaire est atypique par le soin attaché à son aspect formel, l'emploi de la brique étant en sus peu courant en Limousin où domine le granit. Il témoigne en outre de la diffusion à grande échelle du savoir-faire de la construction en béton armé dans la France de l'entre-deux-guerres dans les programmes d'équipements publics.
2013
2021
La Manufacture du Patrimoine
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